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Depuis huit mois, Summer McIntosh prépare avec soin ce qui pourrait devenir l’un des étés les plus marquants de l’histoire du sport canadien.
L’étoile de la natation ne vise rien de moins que cinq médailles d’or aux Championnats du monde présentés à Singapour, un exploit jusque-là accompli par un seul nageur : Michael Phelps.
Pour maximiser ses chances, la prodige torontoise s’est entourée d’un entraîneur d’exception, Fred Vergnoux, un technicien français à l’impressionnant parcours international.
Entraîneur intérimaire de McIntosh depuis le début de l’année, Vergnoux met son expertise au service de la jeune athlète dans le but avoué de l’amener à un nouveau sommet.
Invité de l’émission Ça nous regarde, il est revenu sur cette collaboration intense et exigeante, qu’il qualifie d’expérience très forte, très émouvante.
Je suis très fier d’avoir pu aider Summer, même un petit peu, dans sa carrière, confie-t-il.
L'entraîneur n’a aucun doute concernant le potentiel de sa protégée.
Je pense qu’on va entendre parler de Summer McIntosh pendant longtemps.

Fred Vergnoux a dirigé plusieurs sélections nationales de natation, dont celles de la Grande-Bretagne, de l’Espagne et de la Belgique.
Photo : Getty Images / JONAS ROOSENS
Le meilleur reste à venir
Avec déjà plusieurs records et médailles en poche, Summer McIntosh fait régulièrement la une. Mais pour Fred Vergnoux, l’histoire ne fait que commencer.
Summer n’a que 18 ans, mais elle a la maturité d’une nageuse de 25, 26 ans. Des fois, on oublie qu’elle est si jeune.
Vergnoux n’est pas du genre à s’enthousiasmer si facilement. En plus de 20 ans, il a dirigé les sélections nationales de la Grande-Bretagne, de l’Espagne et de la Belgique, accompagné ses athlètes vers six médailles olympiques, 22 mondiales et 38 européennes, et mené Mireia Belmonte jusqu’aux podiums de Londres, en 2012, et Rio, en 2016.
Des talents précoces, il en a vu. Mais rarement un phénomène comme McIntosh. La jeune nageuse, dès l'âge de 14 ans, représentait déjà le Canada aux Jeux de Tokyo, en 2021. Deux ans plus tard, elle décrochait ses premiers titres mondiaux à Budapest.
Sans manquer de respect à qui que ce soit, son niveau est largement supérieur aux autres nageuses.

Summer McIntosh est la première Canadienne à être triple médaillée d’or olympique.
Photo : The Canadian Press / Christinne Muschi
Malgré son aisance en course, McIntosh nage encore loin de ses limites. Sa jeunesse lui offre une marge de progression immense, et c’est là, selon Vergnoux, que réside sa plus grande force.
Mais aussi son avantage, c’est justement qu’elle reste jeune. Elle a beaucoup d’innocence. Elle a encore beaucoup de choses à apprendre. Je pense que sa marge de progression est très, très grande.
Spécialiste du 400 m quatre nages, dont elle détient le record du monde, McIntosh figure aussi parmi les meilleures au 200 m papillon et au 400 m nage libre.
Mais le talent n’exclut pas le travail. Selon Vergnoux, certains aspects restent à peaufiner, notamment la brasse, segment encore vulnérable dans les épreuves combinées, et la gestion stratégique d’un programme aussi exigeant que celui des mondiaux de Singapour.
Dominante sur les distances de 200 et 400 m, McIntosh n’a plus grand-chose à prouver face à ses adversaires. Désormais, sa lutte se joue ailleurs, contre elle-même, contre l’histoire. À seulement 18 ans, elle détient déjà six records du monde, un exploit rarissime dans l’histoire de la natation féminine.
Reste cependant une référence ultime : Katie Ledecky, 28 ans, détentrice de 22 titres mondiaux (dont six de suite sur 1 500 m) et neuf médailles d’or olympiques.
Mais légende ou non, McIntosh est bien décidée à détrôner la reine des longues distances. Et pour Fred Vergnoux, ce n’est plus une question de si, mais de quand.
Une mentalité de championne
Je pense que Summer fonctionne comme ça. Elle aurait pu facilement décider de faire le 200 m dos à la place du 800 m, elle aurait pu faire le 200 m nage libre aussi, a souligné l’entraineur de McIntosh.
C’est dans la difficulté qu’elle trouve la motivation.
Dès le début de l’année 2025, les objectifs étaient clairs. Summer McIntosh a également exprimé publiquement son ambition de décrocher cinq médailles aux Jeux olympiques de Los Angeles en 2028.
C’était presque une blague avec elle, justement, je lui disais : ''Mais tu ne vas quand même pas laisser Ledecky devenir cinq fois championne olympique en 2028 !'', raconte Vergnoux.
Le caractère du champion, c’est exactement ça, c’est être capable de sortir de sa zone de confort. C’est de se donner des objectifs que l’on peut penser impossibles à atteindre. Cet esprit de compétition au quotidien, c’est ce qui marque la différence chez les sportifs de haut niveau, ajoute-t-il.
Cette obsession du dépassement s’est illustrée de manière frappante jeudi dernier, lors de la finale du 200 m papillon aux mondiaux de Singapour. McIntosh, avec plusieurs secondes d'avance sur ses adversaires, arrive facilement en première place de l'épreuve.

Summer McIntosh a frôlé le record du monde du 200 m papillon, échouant à seulement 18 centièmes de seconde.
Photo : Getty Images / Adam Pretty
En route vers un septième record du monde, elle a touché le mur à 2 min 01,99 s, soit à seulement 18 centièmes du temps de référence établi en 2009 par la Chinoise Liu Zige.
Le record de Liu Zige tient depuis près de 16 ans, ce qui en fait l’un des plus anciens encore actifs en natation féminine. C’est celui que McIntosh rêvait le plus de faire tomber, a confié Vergnoux.
Dimanche, la prodige canadienne tentera l’impossible : remporter cinq médailles d'or individuelles lors de mêmes Championnats du monde.
Mais que l’exploit se concrétise ou non, la collaboration entre Fred Vergnoux et Summer McIntosh s’achève à Singapour. La nageuse tournera la page, sans ralentir.
Direction le Texas, où elle rejoindra Bob Bowman, celui qui avait guidé le légendaire Michael Phelps vers 23 médailles olympiques.