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Une étoile s’est éteinte mercredi soir, sur le court central du Stade IGA. Eugenie Bouchard, les larmes aux yeux, a tiré sa révérence devant les 10 138 personnes venues l'encourager.
Aux premières loges pour assister à ce moment chargé d’émotion, il y avait Sylvain Bruneau. Figure clé du tennis canadien, il peinait lui aussi à retenir ses larmes, en se rappelant la jeune fille de 9 ans qu’il avait autrefois entraînée sur ces mêmes courts faire ses adieux au sport qu’elle a tant aimé.
Je jouais sur ces terrains avec Sylvain quand j'avais 9, 10 ans, racontait Bouchard, quelques heures avant de faire ses adieux sur le court central.
C’est là qu’elle avait été encadrée dès son jeune âge par Bruneau, alors entraîneur au sein du programme national de Tennis Canada. Plus de vingt ans plus tard, la boucle a été bouclée : Bouchard l’avait personnellement invité à revenir à ses côtés pour son tout dernier tournoi.
J’étais vraiment touché quand elle m’a contacté pour l’accompagner dans son dernier tournoi et je considère que c’est un privilège, a dit l'entraineur au micro de Radio-Canada Sports, au lendemain de cette soirée inoubliable.

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Eugenie Bouchard à l'Omnium Banque Nationale de Montréal.
Photo : Getty Images / Minas Panagiotakis
Une pionnière du tennis canadien
Je me souviens surtout en 2014, le nombre de directeurs d'académies, d'entraîneurs, qui me disaient que le taux de participation chez les jeunes filles est vraiment à la hausse, a souligné Bruneau, entraîneur de tennis depuis plus d’une quarantaine d’années.
Je pense qu’elle a rendu le tennis plus attrayant au Canada et au Québec pour les jeunes filles parce qu'il y a eu une sorte de Genie Mania, ça, c’est clair.
En 2014, Bouchard a en effet connu une saison historique : demi-finaliste aux Internationaux d’Australie, puis à Roland-Garros, avant de devenir la première Canadienne de l’ère moderne à atteindre la finale d’un tournoi du grand chelem, à Wimbledon.

Eugenie Bouchard avait atteint la finale à Wimbledon en 2014.
Photo : Associated Press / Sang Tan
Elle a grimpé jusqu’au 5e rang mondial à seulement 20 ans. Cette ascension fulgurante a propulsé le tennis féminin sous les projecteurs au pays, et les retombées ont été immédiates.
Un autre point dont je peux témoigner parce que j’étais au premier rang pour le voir, c’est qu'elle a rendu le sport plus accessible pour les filles derrière elle, qui ont eu, pour la première fois, une fille faisant une finale de grand chelem, à Wimbledon , ajoute Sylvain Bruneau.
C’est la pionnière, c’est elle qui a ouvert le chemin. Pour ça, on doit tous lui être reconnaissants.
Cet héritage, il était de premier plan à l’Omnium Banque Nationale, alors que Victoria Mboko, Bianca Andreescu et d’autres sont montées une à une sur le podium de la conférence de presse pour faire les éloges de leur idole de jeunesse, sans exception.
Une authenticité qui a divisé
Dans un monde où beaucoup d’athlètes sont scriptés, Eugenie était très authentique.
Cette authenticité, sa franchise, font partie des qualités que Sylvain Bruneau admire chez elle, mais qui lui ont parfois coûté cher dans l’œil du public. En marge de ses performances sportives, Bouchard a souvent suscité des réactions contrastées.
En 2015, elle avait notamment refusé de serrer la main d’une adversaire, la Roumaine Alexandra Dulgheru, lors d’un tirage au sort, un geste qui avait alimenté une vague de critiques. À cela s’ajoutaient ses déclarations sans filtre, son aisance dans les médias.
Je pense qu’il y a eu souvent des gens qui ont été trop critiques à son égard , a affirmé Bruneau au sujet de son ancienne protégée. Souvent, les gens ont une mauvaise conception de qui elle est, parce qu’elle a fait d’autres choses que du tennis. Les gens prennent un raccourci en se disant que c’est pas une athlète dédiée, ce qui n’est absolument pas le cas.
Elle a su utiliser ce nouveau courant avec les réseaux sociaux, qui peut être difficile pour les athlètes, a-t-il ajouté.
Mais c’est définitivement une joueuse, et on l’a vu hier soir, qui est vraiment agréable à voir jouer. Elle a un beau jeu, et elle est vraiment capable de se battre [...] Je le sais, j’étais souvent avec elle sur le terrain. C’est une fille qui travaille très, très fort. Qui était passionnée par son sport, et qui a tout donné, a-t-il ajouté.
Mercredi soir pourtant, peu de doute restait quant à ce qu’il subsistait de cette relation parfois polarisante avec ses partisans montréalais. Acclamée par des chants de Allez Genie allez , la nouvelle retraitée aura vu son souhait être exaucé : un party qui n’avait rien à voir avec les funérailles qu’elle voulait éviter.
Avec les informations d'Alexandre Gascon, de Radio-Canada Sports.