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Orgo-Life the new way to the future Advertising by AdpathwayDès l’an prochain, les tournois de l’ATP et de la WTA accueilleront plus de compétitions de tennis en fauteuil roulant. Une nouvelle bien accueillie par les joueurs, qui bénéficieront ainsi de plus de visibilité.
En ce moment, seuls les quatre événements du grand chelem accueillent annuellement des compétitions de tennis en fauteuil roulant. Mais la Fédération internationale de tennis (ITF), qui régit le parasport, a annoncé une reconfiguration de son calendrier afin de l’aligner davantage avec ceux de l’ATP et de la WTA. Les quelque 20 meilleurs joueurs du monde pourraient alors y être conviés.
Les tournois concernés n’ont pas encore été annoncés, mais il semble à tout le moins y avoir un intérêt du côté de l’Omnium Banque Nationale. Pour la première fois, l'étape torontoise de l'ATP présentera un minitournoi de tennis en fauteuil roulant.
Rob Shaw (classé 10e dans la catégorie quad), Thomas Venos (36e), Shawn Courchesne (42e) et Barry Henderson (87e) se disputeront les grands honneurs du 3 au 5 août.
Ça, c'est vraiment cool, c'est vraiment excitant de montrer mon sport à plein de gens qui ne connaissent pas ça, lance Courchesne, qui a remporté l'Omnium international de Saint-Hyacinthe mardi. Il y a bien des gens qui vont s'apercevoir que c'est du bon tennis, le tennis en fauteuil roulant.

Shawn Courchesne
Photo : Patrice Hugo
Le minitournoi torontois comportera une phase préliminaire en simple, ainsi qu'une compétition en double sur le court central du Stade Sobeys.
Ça nous donne une autre occasion de compétition, il n'y en a pas tant que ça, souligne Courchesne. On se voit souvent, mais on s'affronte très rarement, et encore moins souvent dans un stade comme celui-là!
Cette initiative est un ballon d’essai, admet l’entraîneur national du programme de tennis en fauteuil roulant à Tennis Canada, Kai Schrameyer. On a pris les moyens pour placer le match de façon à ce qu’il y ait un maximum de spectateurs. On va mesurer l’intérêt. On va en tirer une leçon, et peut-être en faire plus au cours des prochaines années.
L’entraîneur, lui-même un ancien joueur, ne veut pas trop s’avancer sur les plans puisque l’ITF n’a pas encore dévoilé les détails de son nouveau projet.
On a déjà fait une petite étude, mais on n’a pas encore les conclusions. À savoir, est-ce qu’on a les capacités pour accueillir ces compétitions, d’un point de vue des terrains? On sait que ça déborde déjà, autant à Montréal qu'à Toronto. Dans les tournois du grand chelem, ils ont de bien plus grandes installations, et c’est plus facile, indique Kai Schrameyer.
L’ITF n’a pas dévoilé son calendrier. On ne sait pas encore quelle portion du financement relèverait des organisations. Ça fera partie des éléments à évaluer.
Jean-Paul Mélo est un vétéran du tennis en fauteuil roulant au pays. Le septuple champion québécois pointe en ce moment au 156e rang mondial. La nouvelle harmonisation des calendriers ne lui profitera pas directement, étant loin de la fine pointe du classement, mais il s’en réjouit tout de même.

Jean-Paul Mélo a remporté sept fois les Championnats québécois de tennis en fauteuil roulant.
Photo : Patrick Roger
C’est très positif pour la visibilité du sport. Ça va donner l’occasion à plusieurs personnes de le découvrir. Ça pourra se retrouver dans les bulletins sportifs. Récemment, j’ai participé aux Internationaux de tennis junior de Repentigny, et ils ont eu l’idée d’inclure des compétitions de tennis en fauteuil roulant en parallèle. Ça crée une autre ambiance. C’est très bon pour nous, dit-il.
L’initiative, comme celle dans la Ville Reine, représente une très belle carte de visite pour son sport, selon lui. C’est vraiment une bonne façon d’éveiller quelque chose, de créer une curiosité, de recruter de nouveaux joueurs. Des personnes qui seront exposées pour la première fois au tennis, et qui voudront l’essayer, ajoute-t-il.
Kai Schrameyer est moins enthousiaste, mais ne demande qu’à être convaincu.
En théorie, je pense que l’idée est bonne. Après, il faut voir qu’on s’occupe des joueurs de tous les niveaux. C’est bien pour les joueurs du top, c’est fabuleux de les voir intégrés aux tournois du grand chelem, et autres, mais il faut aussi s’occuper du développement et de la relève, et leur offrir des occasions de jouer, précise-t-il.
La question se pose : en quoi ça nous sert d’avoir un tournoi qui accueille les meilleurs joueurs du Japon, de la France, des Pays-Bas? En quoi ça contribue au développement du talent canadien?
Face à cette préoccupation, Jean-Paul Mélo s’en remet aux invitations discrétionnaires à la disposition des organisations. Dans les grands tournois, ils ont l’occasion de réserver une ou deux places pour des joueurs locaux. Je pense que ce serait la voie à prendre pour permettre aux Canadiens de jouer des matchs sur la grande scène.

À sa dernière année junior, Frédérique Bérubé-Perron a amassé de l'expérience. Elle a notamment été invitée à participer aux Internationaux des États-Unis.
Photo : Gracieuseté : Pete Staples/USTA
Frédérique Bérubé-Perron, championne canadienne, a suivi le dossier de près. Ça faisait longtemps que ça se parlait. Au début, j’étais vraiment heureuse en voyant l’annonce de l’ITF. Mais en parlant avec d’autres joueurs, ma position est devenue plus mitigée, explique-t-elle.
Celle qui a terminé la saison 2024 au 7e rang du classement junior mondial est inquiète de voir un système à deux vitesses se déployer. Si ces tournois sur le circuit de l'ATP sont réservés au top 16 mondial, ça va devenir très difficile pour les joueurs en bas du classement d'aller chercher des points, estime-t-elle.
Je pense que l'objectif de l'ITF, c'est surtout de doter le tennis en fauteuil roulant d'une nouvelle vitrine. Et ça en soi, c'est une bonne nouvelle.