Dimanche, à Washington, Leylah Annie Fernandez avait notamment dédié sa victoire à sa mère et à sa grande sœur. Lundi, à Montréal, elle a expliqué pourquoi.

Sans entrer dans les détails, Fernandez a révélé que la vie avait réservé des surprises — pas des bonnes surprises, a-t-elle précisé — à ces deux membres de sa famille, avec quelques visites à l’hôpital. Elles ont pu la rassurer avant le tournoi de Washington, ce qui a permis à la future championne de l’aborder avec plus de tranquillité.

Il n’en reste pas moins que la 24e joueuse mondiale parle des dernières semaines et des derniers mois avec un peu d’amertume dans la voix.

C’était des moments difficiles pour moi. Continuer de jouer au tennis avec ça dans la tête, c’était difficile à gérer. C’était difficile de me déconnecter de mes émotions. Après Roland-Garros et pour me préparer pour Wimbledon, on s’est parlées de s’entraîner un peu moins et de retrouver la joie du tennis. Ça m’a aidé beaucoup. Bien sûr, Wimbledon, ça n’a pas été le résultat que je voulais, mais ensuite, on a pu prendre quelques jours de vacances. Ça m’a aidé à me déconnecter du sport et à me reconnecter avec la passion.

Les souvenirs ne sont pas doux, tant sur le court que dans la vie, mais Fernandez ne fait pas semblant que rien n’est arrivé.

Tu peux être honnête, tu peux dire que le reste de l’année n’a pas été extraordinaire… C’était assez merdique, honnêtement, a-t-elle répondu à un journaliste qui lui demandait gentiment, en anglais, comment elle expliquait que tout avait cliqué à Washington.

En entrevue à l'émission Tout un matin, son père et entraîneur Jorge Fernandez parlait justement d’une très longue discussion avec sa fille après Roland-Garros, où son tournoi a pris fin après à peine 73 minutes au premier tour. Des paroles assez sérieuses et délicates avaient alors été échangées, a-t-il affirmé.

Depuis ce temps-là, elle a beaucoup réfléchi, a poursuivi M. Fernandez. Cette semaine, elle m’a dit qu’elle est en train de jouer avec beaucoup de clarté. Elle est vraiment claire dans ses pensées. Elle n’hésite pas. Elle n’a aucun doute. Elle est préparée à jouer son jeu, à sa manière, dans n’importe quel moment. Ç’a été, pour moi, des mots que j’attendais depuis un bon bout de temps. C’est ce qu’on est en train de voir : une confiance et une mentalité très positive.

Soit on gagne, soit on apprend, dit l’adage, bien qu’il soit un peu galvaudé. La première moitié de 2025 a été une période d’apprentissage, selon la Montréalaise de 22 ans. Elle croit mieux se connaître aujourd’hui et se sent plus apte à gérer les moments délicats que le tennis et la vie lui apportent. Elle semble aussi avoir appris que le bon temps passé sur la route peut être bénéfique.

À Washington, on s’amusait beaucoup durant la semaine, a-t-elle raconté. On a passé du bon temps avec l’équipe canadienne féminine. On a soupé chaque jour ensemble. On s’est entraînées ensemble. Ç’a fait du bien de renouer avec les filles et de pouvoir s’entraîner ensemble. Ça m’a donné beaucoup de confiance pour Washington, et les résultats à Washington, ça m’aide beaucoup pour Montréal.

Après une arrivée à Montréal dans la nuit de dimanche à lundi, Jorge Fernandez soutenait lundi matin que son clan n’a même pas encore eu l’occasion de se pencher sur le tableau principal de l’Omnium Banque Nationale.

Mais on est en pleine confiance, a-t-il ajouté. Elle est en train de jouer très bien. Elle est vraiment contente d’être de retour à Montréal. Je pense qu’elle veut aussi visiter l’hôpital où elle est née. Ce sont beaucoup d’émotions qui sont difficiles à expliquer. J’ai emmené ma fille au tournoi [à Montréal] pour la première fois quand elle avait cinq ou six ans. […] Je pense que ce sera très beau pour elle de jouer son premier match, peu importe l’heure ou le stade.

Ce sera mardi, en après-midi, contre l’Australienne Maya Joint.