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Le flag football, ou les défis d’un sport en explosion

2 days ago 6

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À l'arrivée du dernier printemps, plusieurs joueurs de flag football (football drapeau) avaient hâte de reprendre leurs activités et plusieurs nouveaux adeptes les ont rejoints sur le terrain. Le sport connaît un développement fulgurant depuis quelques années, au point d’avoir été l’une des cinq disciplines ajoutées au programme des prochains Jeux olympiques d’été, à Los Angeles, en 2028. Le défi consiste maintenant à répondre à la demande.

Il y a deux ans, Jesse Roberts et Glenn Cooper, deux entraîneurs des Cougars de Lakeshore, de la Ligue régionale de football de Montréal(LFRM), se posaient la question : comment garder les jeunes occupés à la fin de la saison de football contact?

Comme il n’existait aucune offre de flag football, ils ont formé une équipe avec, pour objectif, de participer à des compétitions dans le nord-est des États-Unis. La première expérience de l’équipe à cette version du football, qui se joue sans équipement à part deux languettes de tissus attachées à la ceinture de chaque joueur, s’est soldée par de lourdes défaites qui sont devenues des sources de motivation pour s’améliorer et devenir plus compétitif. Et de plus en plus de gens leur faisaient signe pour jouer dans l’entre-saison.

S’alliant à Flag plus football, qui opère sous le modèle de règlements de Football Canada, les deux hommes ont créé un organisme à but non lucratif où plusieurs petites ligues locales se côtoient. De 25 joueurs en 2023, ils sont passés à environ 2400 cette année.

Sans tous les bénévoles, nous n’aurions jamais pu répondre à la demande, dit Jesse Roberts. C’est souvent un parent ou un entraîneur de football contact qui souhaite savoir comment il peut rester impliqué dans le football dans la saison morte. Nous en avons plus d’une centaine qui s’impliquent, et ça continue.

Les organisations municipales nous ont beaucoup aidés aussi, entre autres avec les installations. C’est comme ça que nous sommes devenus la plus grande organisation de flag au Québec.

Et les résultats sont au rendez-vous. L’an dernier, l’équipe U-9 des Mavericks de Montréal a remporté le prestigieux championnat canadien de NFL Flag, et sept équipes ont participé aux championnats du monde où, en plus des équipes américaines, plusieurs formations de l’Amérique du Sud, du Mexique et du Japon étaient présentes.

Depuis le début des Mavericks, un nom trouvé par de jeunes participants grâce à ChatGPT, M. Roberts a observé une augmentation du nombre de tournois compétitifs en Ontario et même au Québec.

Malgré la croissance importante des inscriptions, les Mavericks ne lésinent pas sur la structure de leur organisation. Les arbitres sont certifiés, des statisticiens sont présents à chaque match, les équipes sont assemblées en fonction des habiletés des joueurs et dans un souci d'équilibre de la ligue après un processus de tests physiques rigoureux. Malgré tout, l’organisation se targue d’être celle où la participation coûte le moins cher au Canada.

Un entraîneur distribue des ceintures de flag football à de jeunes joueurs.

Le programme de flag football à Boucherville suscite un engouement indéniable.

Photo : fournie par les Grizzlis de Boucherville

Les Grizzlis s’allient à la NFL

Les Grizzlis de Boucherville, en Montérégie, fêtent leurs 25 ans cette année et constituent l’exemple parfait de l’explosion en popularité de ce sport.

L’organisation œuvre dans la Ligue de football Montréal métro (LFMM), qui compte plus de 2000 joueurs de football contact dans la grande région métropolitaine.

Il y a 10 ans, une réflexion a mené la direction de la ligue à apporter des ajustements au sport traditionnel pour en réduire les contacts physiques, particulièrement auprès des plus petits. Dans la catégorie atome (6 à 8 ans), les jeunes sont maintenant initiés à travers une version hybride du sport, que l’on joue avec un équipement complet, et où les blocs sont permis, mais pas les plaqués. Les joueurs portent plutôt des drapeaux similaires à ceux utilisés au flag football, et c’est lorsque le porteur du ballon se fait arracher l’un de ces bouts de tissu que le jeu s’arrête.

Puis, il y a trois ans, l’organisation a élargi son offre en mettant sur pied un projet pilote de flag football pur, question de permettre à ses membres de rester actifs dans l’entre-saison de football. C’est Eddy Boissy, entraîneur depuis 15 ans et directeur des catégories U13 chez les Grizzlis, qui a pris le dossier en main.

Un ballon de football affiche le logo de NFL Flag.

Les Grizzlis de Boucherville ont opté pour le programme NFL Flag.

Photo : grizzlis de Boucherville

Après une recherche exhaustive, le choix du programme de développement de flag s’est arrêté sur NFL Flag, une initiative que le prestigieux circuit professionnel américain a lancée dans les années 1990, alors que la ligue visait déjà à diversifier son offre et à intégrer les enfants de toutes tailles, genre et peu importe leurs habiletés.

M. Boissy a eu accès à une trousse de départ complète allant du livre de jeux à celui des règlements, en plus de vidéos, de photos, de méthodes d’initiation, de plans d’entraînement et de matériel promotionnel. Une fois le projet en marche, un success manager, ou gestionnaire de service, affecté à son projet, lui a été assigné pour le soutenir à travers la saison initiale de la ligue locale, les relations communautaires ainsi que la formation d’arbitres et d’entraîneurs.

Les joueurs portent les couleurs d’équipes de la NFL, choisies par les membres de la ligue en fonction des couleurs des équipes civiles. L’emblématique bouclier, sigle traditionnel du circuit Goodell depuis ses tout débuts, est présent dans l’iconographie associée aux activités.

Pendant la saison, qui se déroule en avril et en mai, plusieurs anciens joueurs de football et certains encore actifs développent leurs habiletés dans ce contexte sans contact. Certains d’entre eux passent ensuite au football contact, tandis que d’autres font le chemin inverse. La transition se fait de manière naturelle dans les deux sens, assure Eddy Boissy.

[Le flag football] est un sport très inclusif. Il a gardé un esprit récréatif et il y a de la place pour tout le monde. Ça ne coûte pas cher. Les matchs sont organisés en sorte de mini-tournois dans un esprit très festif et familial, c’est quelque chose qui plaît beaucoup.

Eddy Boissy tient un casque de football et regarde la caméra en souriant.

Eddy Boissy

Photo : Radio-Canada / Jacques-Alexis Bernardin

De 20 joueurs la première année, l’initiative des Grizzlis est passée à 100 l’année suivante, puis à plus de 300 inscriptions pour la saison qui s'est achevée en mai dernier. Bien que le programme soit mixte, la majorité des joueurs dans cette organisation civile sont des garçons. Pas que le sport ne soit pas populaire chez les filles, mais c’est plutôt qu’au Québec, le volet féminin s’est beaucoup développé, depuis très longtemps, sur la scène scolaire.

Malgré tout, avec 32 équipes réparties à La Prairie, Saint-Bruno-de-Montarville, Boucherville et Beloeil, le volet flag de la LFMM a atteint pour l’instant sa pleine capacité, notamment en raison du manque de terrains. Les inscriptions ont vite été fermées et on a même dressé une liste d’attente. On commence d’ailleurs à soulever la possibilité de tenir une saison à l’automne et même à l’hiver, en dépit de toute la complexité d’accès aux installations que cela entraînerait.

Football Québec met les bouchées doubles

La fédération provinciale de football est pleinement consciente de la croissance du flag ces dernières années. De grands efforts ont déjà été mis du côté scolaire du sport, un volet qui est aussi régi par le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ).

C’est incroyable. Entre 2021 et 2024, chez les joueurs fédérés dans le réseau scolaire, on est passé d’un recensement de 13 000 à 22 000 joueurs. On parle d’une croissance de 73 %. Notre plus gros défi présentement, c'est de développer une croissance qui sera durable pour ce sport-là , dit Steve Duchesneau, directeur général de Football Québec.

L'homme regarde la caméra en souriant.

Steve Duchesneau, président de Football Québec

Photo : fournie par Steve Duchesneau

La nature ayant horreur du vide, plusieurs joueurs sont venus combler l’espace au niveau civil. Entre les initiatives de la NFL, du géant américain de l’équipement sportif Under Armour, des Alouettes, qui sont associées aux Mavericks, et les autres initiatives locales qui poussent à travers la province, le défi de Football Québec consiste à tenter de minimiser le travail en silo et de rallier tout ce beau monde sous son égide afin d’assurer le respect des règles d’éthique et de sécurité de la fédération.

On a fait beaucoup d’avancées sur le plan des ressources humaines. Depuis novembre, on a greffé un coordonnateur flag football à notre directeur technique, ce qui fait qu’on a deux personnes dédiées au flag presque à temps plein, dit M. Duchesneau.

Mais les besoins demeurent importants. Il faut davantage d'entraîneurs, d'arbitres, et surtout d’encadrement, car présentement, il y a des ligues scolaires, des ligues civiles, des ligues privées…

Il faut aussi déterminer quel format sera privilégié. Le 7 contre 7, qui se joue par tradition au Québec depuis un moment, la version privilégiée par le Pro Bowl de la NFL depuis que le match des étoiles est devenu un événement de flag en 2023, mais qui nécessite un terrain quasiment complet? Ou plutôt le 5 contre 5, qui permet plus de matchs simultanés sur un terrain et qui sera la version présentée aux Jeux olympiques, dans trois ans?

La table à dessin est manifestement pleine à la fédération, mais son directeur général garde espoir.

On est à des années-lumière d’où on était il y a quelques années, explique Steve Duchesneau. Notre travail est de créer des ponts pour développer les jeunes de façon cohérente. Il n’y avait pas d’organisation et des gens se sont organisés, et on souhaite rallier tous ces gens qui ont tenu ça à bout de bras pour travailler ensemble et développer ce si beau sport.

Le flag… c’est du football

Le demi de coin des Chargers de Los Angeles Benjamin St-Juste, l’un des trois Québécois qui jouent présentement dans la NFL, s’implique depuis longtemps chez les jeunes à travers la fondation l’Originale. Il constate lui aussi un intérêt grandissant pour le flag football, entre autres chez les participantes au programme de sa fondation, dont le nombre a doublé depuis ses débuts. St-Juste précise d'ailleurs qu'il a lui-même joué d'abord flag football avant de passer au football contact, avec lequel il gagne aujourd'hui sa vie.

C’est très bien, le fait d’avoir deux possibilités, explique l’athlète originaire de Rosemère, au nord de Montréal. On ne va pas se le cacher, il y a beaucoup de parents qui ont des craintes du côté physique, à cause des commotions cérébrales et des blessures un peu plus graves du football contact.

Quand j’ai commencé à jouer, c’était au flag. J’ai attendu vers 10, 11 ans, d’être plus développé, avant de jouer contact parce que c’est un sport physique.

Mais maintenant, comme parent, on peut voir notre enfant compétitionner à un haut niveau du côté du flag aussi. Ça donne plus de possibilités.

Et l’impact sur le football contact aussi est important. Jesse Roberts, des Mavericks, voit le flag comme un tremplin vers le sport de contact et constate que les joueurs qui se développent le plus dans le football en équipement sont ceux qui pratiquent leur art au flag.

Notre mantra, c'est : "Plus de football donne du meilleur football (More football is good football) , dit-il.

Un esprit libre, ludique, mais compétitif

Contrairement au football contact, dont la tradition s’inspire grandement du milieu militaire, le flag football est encore entouré d’un esprit ludique. C’est un sport accessible, sécuritaire, inclusif et dynamique, explique Steve Duchesneau. La raison en est simple : le flag football est né d'un contexte simple et, avant tout, récréatif.

Tout le monde a commencé dans sa cour ou au parc, en train d'esquiver ses amis, de lancer et d’attraper le ballon. C'est un peu ça, le flag, dit Benjamin St-Juste.

Selon le demi défensif des Alouettes Marc-Antoine Dequoy, tous les éléments excitants du football sont d’ailleurs présents dans le flag. C'est très semblable au football, à part l'aspect physique, mais ça reste quand même un peu le côté "faits saillants" du football, les grands attrapés, les lancers…, souligne-t-il.

Un footballeur effectue un plaqué sur un rival.

Marc-Antoine Dequoy , à gauche (photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Frank Gunn

Cet esprit récréatif est cher aux yeux des adeptes du sport et se transmet dans sa pratique. C’est d’ailleurs un élément qu’on tient à préserver dans les activités de la LFMM.

Garçon ou fille, peu importe ta grandeur, ta grosseur, tes habiletés, c’est ouvert à tout le monde. C’est simple, ce n’est pas long, dit Eddy Boissy, qui s’est assuré d’appliquer un côté festif aux journées de match de la LFMM qu’il transforme en petits jamborees.

Tous les matchs ont lieu la même journée, au même endroit, explique-t-il. C’est un party familial qu’on fait. C’est un peu une ambiance de tournoi, festive, moins contraignante pour les parents. Tout le monde vient en famille, ils font un pique-nique... C’est compétitif, mais c’est encore très bon enfant.

Chez les Mavericks, on ne refuse personne. Qu’il s’agisse d’habiletés physiques ou intellectuelles différentes, même de handicap, il y a une place pour tout le monde dans l’organisation.

Si une famille n’a pas d’argent, on lui dit : "Viens quand même faire un tour." Si un jeune est très doué, nous allons le monter de groupe d’âge, mais si un jeune a des défis, nous pouvons le mettre dans un groupe d’âge plus bas. On s’ajuste. Nous avons des jeunes qui vivent avec des déficiences intellectuelles ou avec la trisomie 21 et l’impact que ça a sur eux est phénoménal, dit M. Roberts

Quel avenir pour le flag?

Eddy Boissy participe régulièrement à des formations en ligne de NFL Flag auxquelles se branchent des adeptes de partout dans le monde, a-t-il constaté.

J’étais inscrit [cet hiver] à une formation d'arbitre, puis je me suis rendu compte, sur l'appel, qu’il y avait du monde de plein d'autres pays, de l'Allemagne, de l'Australie, de la France, dit-il. Ce n’est pas seulement chez nous, c’est vraiment mondial.

Avec cette croissance extraordinaire, il est permis de se poser la question de si le flag remplacera le football contact un jour.

En termes de participation, c’est déjà le cas, dit Jesse Roberts. Mais est-ce que le flag va remplacer le football contact? Jamais. Il y a une dichotomie créée artificiellement entre les deux, on n’ose pas laisser un jeune jouer au flag de peur qu’il quitte le contact, mais la réalité, c'est qu’il va s’améliorer dans les deux.

En 2023, on estimait à 20 millions le nombre de joueurs de flag football répartis dans 100 pays.

Derwin James arrache le drapeau du receveur Justin Jefferson pendant le match.

Derwin James, des Chargers de Los Angeles, arrache le drapeau du receveur Justin Jefferson, des Vikings du Minnesota, lors au match de flag football du Pro Bowl 2025, qui se tenait à Orlando, en Floride.

Photo : Getty Images / Mike Ehrmann

De plus grandes choses pointent d’ailleurs à l’horizon. Cette année, lors d’un atelier présenté à la réunion des propriétaires de la NFL, plusieurs groupes, incluant l’ex-vedette du tennis Serena Williams et les ex-footballeurs professionnels et champions du Super Bowl Eli Manning et Michael Strahan, y ont soumis des propositions pour jeter les bases de ligues professionnelles de flag, autant masculines que féminines.

Ce type de projet emballe Steve Duchesneau, directeur général de Football Québec.

Quand on voit les Roses [de Montréal, de la nouvelle Super ligue du Nord, au soccer, NDLR], quand on voit le hockey féminin, c'est quelque chose qui me fait rêver, affirme-t-il. C'est quelque chose que j'ai dans la mire depuis des années. J'espère pouvoir créer une ligue féminine pour débuter, parce que le bassin [de flag football] est clairement féminin. Mais si ce n’est que l’Est du Canada [où se trouve présentement le principal bassin de joueuses au pays, NDLR], ce sera ça pour le moment et j'espère vraiment pouvoir en arriver là.

Offrir des modèles aux jeunes, faire grandir le sport, donner plus de visibilité au sport féminin, voilà plusieurs objectifs qui seraient atteints avec l’arrivée d’une ligue professionnelle ou semi-professionnelle de flag football. Et avec l’augmentation du nombre de participants et le développement des circuits existants, le niveau augmente.

À ce titre, le Québec est bien positionné à l'échelle canadienne. Les sélections nationales ont été revues : on tient maintenant des camps, ce qui fait que les équipes canadiennes ne sont plus déterminées par des tournois à la ronde, comme c’était le cas dans le passé. Aussi, plusieurs entraîneurs de l’équipe nationale proviennent du Québec.

Des équipes séniors pullulent partout au pays. Le Québec a d’ailleurs été l’hôte des championnats canadiens, en juillet, au Centre Claude-Robillard. On y attendait une centaine d’équipes pour ce grand événement de type ouvert.

Avec l’annonce d’une compétition de flag football aux Jeux olympiques de Los Angeles, plusieurs joueurs professionnels se font questionner sur leur intention de participer au tournoi sous les couleurs de leur pays. Marc-Antoine Dequoy dit ne pas avoir la tête à cela pour le moment, mais garde quand même cette possibilité à l’esprit.

St-Juste lève les bras en direction de la foule pendant une pause, lors d'un match.

Benjamin St-Juste, ici à ses années avec les Commanders de Washington, a vécu son premier contact avec le sport en jouant au flag football. (photo d'archives)

Photo : Getty Images / Timothy Nwachukwu

En 2028, je vais avoir 33 ans, donc il y a ça à prendre en compte, rappelle-t-il. Je ne suis pas en recherche active pour faire l'équipe, mais si l'appel arrive et que ça fonctionne dans mon horaire, ça me ferait grand plaisir de représenter le Canada aux Jeux olympiques. Je trouve que c'est un sport qui mérite d'être là, que c’est bon de promouvoir de nouveaux sports, des sports comme ça, qui sont intéressants. C'est le fun aussi de le voir du côté féminin. J'ai connu des Olympiens et c'est une expérience assez incroyable de pouvoir vivre ça. Donc, si le corps est encore en forme, pourquoi pas?

Benjamin St-Juste pourrait lui aussi être tenté de se joindre à l’équipe canadienne pour les Jeux de 2028.

Il y a une vraie possibilité de s’entraîner, de compétitionner et d’aller représenter son pays, dit-il. Qui sait? Tout dépend d’où je serai dans ma carrière en 2028, les possibilités, les clauses contractuelles… mais c’est un super beau rêve.

Avec la participation de François Foisy

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