Les voiturettes de golf semblent avoir la cote cet été auprès des voleurs en Outaouais.

Au moins deux terrains ont reçu la visite de malfaiteurs dans les dernières semaines. Au début du mois de juillet, sept voiturettes ont été dérobées durant une même nuit au club Kingsway, dans le secteur d’Aylmer.

Le club Royal Papineau, situé au sud du lac de l’Argile, avait été victime d’un larcin similaire. Dans son cas, il s’est retrouvé avec neuf voiturettes en moins d’un seul coup en juin.

Deux mois plus tard, Steve Quevillon demeure sous le choc.

C’est notre 14^e saison depuis que nous avons acheté le terrain de golf. C’est la première fois que ça arrive, confie l’homme qui est propriétaire du club en compagnie de sa conjointe, Caroline.

Le club de golf Royal Papineau s'est fait voler neuf voiturettes comme celles-ci au début du moins de juin.

Photo : Facebook / Golf Royal Papineau

C’est un mystère, comment ils ont pu sortir d’ici, ajoute M. Quevillon en parlant des malfaiteurs.

C’est un petit coin tranquille ici, à Notre-Dame-de-la-Salette. Il n’y a jamais de vols.

Aucune caméra de surveillance dans les environs du club n’a capté des images du crime.

La Sûreté du Québec (SQ) dit posséder peu de détails au sujet de ce vol. Aucun suspect n’a été arrêté à ce jour.

Une voiturette aurait toutefois été récupérée peu de temps par la suite après avoir été aperçue sur un site de revente en ligne.

C’est sûr que ça prend quand même une remorque fermée ou quelque chose du genre pour transporter plusieurs voiturettes. On présume que la personne n’a pas fait neuf trajets aller-retour, affirme l’agent d’information Marc Tessier.

L'agent d'information de la Sûreté du Québec dans la région de l'Outaouais / Laurentides, Marc Tessier (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Olivier Plante

La SQ indique qu’elle traite en moyenne une trentaine de dossiers de vols de voiturettes de golf par année sur son territoire. Elle dit ne pas avoir noté une recrudescence en 2025.

Le vol le plus spectaculaire en province est survenu en juin à Saint-Majorique-de Grantham, dans la région de Drummondville. Le club Le Drummond a vu sa flotte être amputée de 28 voiturettes.

On présume que ces voiturettes ne resteront pas au Québec.

Je verrais mal un autre club acheter une trentaine de voiturettes qui ont été volées. Donc on peut dire qu’elles sont envoyées à l’extérieur du pays.

Les voleurs se sont emparés de 28 voiturettes de golf grises de marque Club Car à Drummondville en juin. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Jean-François Dumas

« Une plaie annuelle », selon une association de propriétaires

L'Association des clubs de golf du Québec (ACGQ) abonde dans le même sens. Les gens vont aider ceux qui se font voler. Ils vont leur prêter des voiturettes en attendant qu’ils en reçoivent de nouvelles. On est très solidaire, souligne son président, Martin Ducharme.

L’industrie est là pour s'entraider et non pour se nuire. C’est ce que nous avons vu à Drummondville.

L’ACGQ, qui représente 130 clubs en province, rappelle que le prix d’acquisition moyen d’une nouvelle voiturette varie de 8000 $ à 10 000 $ l’unité.

Martin Ducharme est président de l'Association des clubs de golf du Québec. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Guylaine Charette

Pour l’instant, Martin Ducharme refuse de parler de fléau. Il préfère dire que ces vols sont une plaie annuelle.

C’est un casse-tête. Un mal de tête, lance-t-il.

Parce que lorsque les gens se font voler, c’est très difficile d’obtenir des voiturettes immédiatement. Il y a quand même un certain temps d’attente. Le problème, c’est qu’on est en pleine saison et qu'il y a des tournois. Il y a toutes sortes de choses qui se passent. Les clubs ont besoin de leurs voiturettes.

Une solution de rechange en attendant

Steve Quevillon ressent encore l’impact du vol survenu au Royal Papineau. Il a été incapable de trouver de nouvelles voiturettes.

On a essayé la location, mais aucun fournisseur n’avait de voiturettes disponibles. On a donc acheté de nouvelles batteries pour nos voiturettes existantes afin qu'elles puissent servir plus souvent. Ils peuvent passer trois fois sur le terrain avant d’être rechargés.

Il reste que le mal est fait, à ses yeux.

C’est sûr qu’on peut accueillir moins de monde. Moins de départs amènent moins de monde au bistro. Moins de revenus qui rentrent, note M. Quevillon.

Du côté de l’est ontarien, les terrains de golf semblent être épargnés.

La Police provinciale de l’Ontario (PPO) affirme n’avoir aucun dossier de vol de voiturettes de golf sur son territoire jusqu’ici cet été.