À 24 ans, le Montréalais Damien Alford brille dans la Ligue canadienne de football (LCF). Repêché au tout premier rang par les Stampeders de Calgary ce printemps, le receveur de passes en est déjà à cinq touchés en cinq matchs. Jeudi, il affrontera l’équipe de son enfance, les Alouettes de Montréal, un événement symbolique pour celui qui a grandi à Lachine, au Québec.

C’est au secondaire, à l’École Dalbé-Viau, que Damien découvre le football, un peu par hasard. À l’origine, il est plutôt passionné de basketball. Mais ses amis l'emmènent sur le terrain de foot, et les entraîneurs repèrent immédiatement son gabarit impressionnant. Il mesure aujourd'hui 1,98 m (6 pi 6 po) et pèse 102 kg (224 lb).

Les coachs ont vu que j’étais grand et que j’avais du potentiel. Au début, je ne voulais pas jouer parce que j’étais concentré sur le basket, mais j’ai fini par tomber en amour avec le foot. Ma progression allait bien, alors j’ai continué, explique-t-il.

Le receveur québécois Damien Alford

Photo : Gracieuseté d'Axe Tang / Utah Athletics

Rapidement, Alford gravit les échelons : il se taille une place avec Équipe Québec, puis avec Équipe Canada, avant de s’envoler vers les États-Unis. Il poursuit son parcours en Floride et se joint ensuite à l'Université de Syracuse, dans la NCAA, puis conclut sa dernière saison universitaire avec les Utes de l’Université de l’Utah.

De Bambi à Moose : l’histoire d’un surnom

À Syracuse, mon entraîneur Dino Babers m’appelait Bambi au début, parce que j’étais grand et mince. Mais tout a changé après un gros match contre Army, raconte Damien Alford.

Damien Alford avec l’Orange de l’Université Syracuse

Photo : Associated Press / Adrian Kraus

Le 23 septembre 2023, il connaît une performance éclatante : 9 réceptions pour 135 verges, un sommet pour lui dans la NCAA. C’est ce jour-là que le surnom Moose naît.

Après le match, coach Babers m’a dit : "Tu n’es plus un Bambi. Tu es un Moose maintenant. Et ça m’est resté.

Repêché par Calgary, Alford participe au camp des recrues des Chiefs de Kansas City dans la NFL, mais est rapidement libéré. De retour au Canada, il se démarque dès son arrivée dans la LCF. Le numéro 80 développe notamment une belle complicité avec le quart-arrière Vernon Adams fils, ancien des Alouettes.

Damien Alford capte une passe pour un touché.

Photo : The Canadian Press / John Woods

Je connais Vernon depuis quelques années. On s’est rencontrés à Montréal, durant l’hiver, pendant les entraînements des Alouettes. Il lançait le ballon, on a connecté. Quand j’ai été repêché, il était encore à Montréal et on s’est entraînés ensemble. On a bâti une chimie et ça se voit sur le terrain, dit-il.

C’est d’ailleurs Adams qui a ravivé le surnom de Moose.

Je ne sais pas comment il a su pour mon surnom, mais il a recommencé à m’appeler Moose. L’équipe m’a ensuite suggéré de créer une célébration de touché pour aller avec ça, alors je mime des bois d’orignal avec mes mains. Je l’ai fait après mes deux touchés contre les Roughriders, lance-t-il en riant.

Un match très spécial contre Montréal

Damien Alford croisera pour la première fois sur le terrain les Alouettes, l’équipe qu’il admirait étant enfant.

Oui, c’est mon équipe d’enfance. Mais jeudi, ce ne sera pas mon équipe. J’ai un but en tête. J’ai plusieurs amis qui jouent pour Montréal, on se parlera après le match, assure-t-il.

Parmi ses anciens coéquipiers et amis, on retrouve notamment le secondeur Geoffrey Cantin-Arku, avec qui il a partagé le terrain à Syracuse. Pour l’instant, il n'y a pas de place pour les retrouvailles.

J’ai d’autres objectifs. J’espère pouvoir sortir quelques bonnes célébrations de l’orignal jeudi soir!

Le match aura lieu au Stade McMahon.