Au lendemain de l’annonce des Sénateurs d’Ottawa d’un accord avec la Commission de la capitale nationale (CCN) pour l’achat de terrains sur les plaines LeBreton, le maire Mark Sutcliffe se réjouit, mais demeure prudent. Il rappelle que beaucoup reste à faire pour voir un aréna dans le centre-ville de la capitale nationale.

Je pense que c’est une bonne nouvelle pour la ville d’Ottawa, réagit le maire d’Ottawa Mark Sutcliffe, en entrevue à Radio-Canada mardi matin. C’est une étape importante, mais c’est seulement une étape dans un processus qui sera très long.

Lundi, Capital Sports Development, une entité dirigée par l’équipe de la Ligue nationale de hockey (LNH) et la CCN ont annoncé un accord d’achat et de ventes de terrains d’une superficie approximative de 11 acres aux plaines LeBreton, soit à peu près 10 terrains de football ou six terrains de soccer. Les deux parties avaient conclu une entente de principe en septembre dernier après des années de rebondissements dans ce dossier.

Je sais que les partisans des Sénateurs sont très enthousiastes et partout dans la communauté, on me demande quand commence la construction. Mais on n’en est pas encore là. Il y a beaucoup d’étapes à franchir même si ça reste une étape très importante, rappelle toutefois M. Sutcliffe.

À commencer par la décontamination du sol. Le site du projet et ses environs sont une zone en friche industrielle qui contient des sols contaminés, y compris un ancien site d'enfouissement municipal.

Malgré l'annonce de lundi, la CCN et les Sénateurs sont restés avares de détails sur plusieurs points du dossier jusqu'ici.

Le défi des infrastructures

Le maire souligne que la Ville n’est pas partie prenante de ce dossier. Elle aura tout de même un rôle à jouer, reconnaît-il.

Nous sommes prêts à travailler avec [les Sénateurs et la CCN] pour déterminer le rôle que peut jouer la Ville d’Ottawa. Mais comme je l’ai déjà dit souvent, je ne pense pas que le public veut que la Ville donne de l’argent aux Sénateurs pour bâtir un aréna.

Nous avons un rôle à jouer en matière d’infrastructures, avec les routes, le transport en commun, pour soutenir le plan.

Selon l'élu, les infrastructures de transport en commun sont déjà en place et prêtes pour accueillir un tel projet.

Je pense qu’il n’y aura pas de problème pour le transport en commun avec le système du train léger. Il y a deux stations, Pimisi et Bayview, qui peuvent desservir les partisans de Sénateurs et tous les événements qui auront lieu dans ce nouvel aréna.

La station Pimisi pourra desservir le futur aréna, selon le maire. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Giacomo Panico

Lors de la fête du Canada ou du Bluesfest, plusieurs enjeux liés à l’achalandage à la station Pimisi ont été soulevés. Mais le maire n’y voit pas de problèmes.

La raison pour laquelle la station a été fermée pour la fête du Canada [en 2023], c’est parce que la route était fermée pour les services d’urgence. Ce n’est pas parce que la station ne peut pas avoir beaucoup de monde sur la plateforme. En juillet, cette année, la station a été ouverte et tout s’est bien passé, assure-t-il.

Un atout pour la relance du centre-ville

Même si les plaines LeBreton ne sont pas tout à fait au centre-ville, M. Sutcliffe espère que ce futur développement immobilier aidera à le revitaliser, une priorité souvent évoquée par le maire.

Nous savons qu’il y a la nouvelle bibliothèque près de LeBreton et aussi d’autres développements. Il y a beaucoup de potentiel pour un quartier très vibrant, pour des restaurants, des entreprises, des attractions…

Une affiche des plaines LeBreton (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Mathieu Deroy

Outre l’aréna, M. Sutcliffe espère voir de nouveaux logements construits, si possible abordables, dans une ville très touchée par la crise.

À l’hôtel de ville, nous pensons toujours au logement, notamment au logement abordable. C’est près du train léger, du centre-ville… S’il y a des logements et des logements abordables, j’en serais heureux. Mais je ne connais pas les objectifs des Sénateurs. Nous sommes prêts à parler avec eux pour déterminer un plan, parce qu’il y a beaucoup de terrains. Il y a aussi le site de Bayview, les autres développements qui sont possibles à côté de l’aréna… Il y a beaucoup de possibilités pour les plaines LeBreton.

Quel avenir pour le Centre Canadian Tire?

Le maire souligne qu’un éventuel déménagement des Sénateurs vers le centre-ville ne sera pas sans impact pour l’ouest de la ville et le quartier Kanata où se trouve actuellement le Centre Canadian Tire. Selon lui, il faudra aussi réfléchir à la future vocation de ce lieu.

C’est important d’avoir un plan pour ce site, qu’il y ait des solutions, parce qu’il y a beaucoup de personnes qui travaillent au Centre Canadian Tire. Ça aura beaucoup d’impact pour les restaurants [là-bas]… Alors si les Sénateurs ne jouent pas au Centre Canadian Tire à Kanata à l’avenir, c’est important d’avoir un plan pour ce terrain pour déterminer ce qui est possible pour l’économie de [ce quartier].