PROTECT YOUR DNA WITH QUANTUM TECHNOLOGY
Orgo-Life the new way to the future Advertising by AdpathwayFerrari soutient son pilote no 1. Après la grosse erreur de Charles Leclerc au 18e tour du Grand Prix de France, le patron de l’équipe Mattia Binotto a été clair devant la presse : il ne sert à rien de critiquer un champion pour une erreur.
D’abord par communication radio, Charles Leclerc a crié sa souffrance. Puis, prostré au poste du personnel de piste, il avait l’air défait. Devant la presse dans le paddock, il a pris le blâme, se jugeant très sévèrement.
Si je continue à perdre des points, je ne mérite pas d’être champion, a tranché le pilote francophone. On se bat pour le titre, au plus haut niveau, si je ne peux pas piloter à ce niveau, je n’ai pas ma place ici.
Notre objectif à Budapest, ce n'est pas seulement la victoire, mais le doublé a averti le dirigeant italien. On pourrait croire qu’il lançait un avertissement au Monégasque, au risque d’ajouter une couche de pression sur ses épaules. Mais non.
En fait, c’est la méthode Binotto pour forcer Ferrari à tourner la page, à oublier l’énorme occasion perdue au Castellet, à tout de suite se concentrer sur le Grand Prix de Hongrie, dans quelques jours.
Mattia Binotto et Charles Leclerc dans le garage Ferrari en 2022
Photo : Getty Images / Jared C. Tilton
Ferrari a une carte à jouer sur le tout petit et très sinueux circuit hongrois. Les monoplaces rouges y seront à leur aise, ce que reconnaît volontiers Max Verstappen qui a reçu une victoire dimanche sans avoir à lutter.
Ils ont beaucoup plus d'appui que nous, et ça les avantage dans les portions sinueuses. On aura du mal à rester devant, a dit le Néerlandais.
Victorieux dimanche, Verstappen a maintenant une avance de 63 points sur Leclerc en tête du classement. En 3e place, Sergio Pérez s'est approché à 7 points du Monégasque.
Ferrari ne veut surtout pas que son pilote no 1 se fasse doubler par le Mexicain au classement avant la pause estivale du mois d'août qui commence dimanche, au soir du Grand Prix de Hongrie.
La Scuderia sera en mission à Budapest : récupérer très vite les points perdus dimanche. C’est une très bonne chose pour Charles Leclerc qu’il y ait un autre grand prix ce week-end. Il n'aura pas le temps de ruminer sa faute.
Les plus grands athlètes ont cette capacité remarquable de faire le vide, d’oublier la contre-performance de la veille, et de se reconcentrer sur la suite. Charles Leclerc est-il rendu à ce (très haut) niveau dans son cheminement?
Charles Leclerc accablé après son erreur au Grand Prix de France
Photo : TSN / Formula One
Quand Mattia Binotto dit que son pilote no 1 apprendra de cette erreur, ce n’est pas tant sur la piste que dans sa tête.
Nombreux dans le paddock ont pris sa défense, son coéquipier, son équipe et même ses rivaux : les erreurs, ça arrive, même aux meilleurs.
L’équipe Red Bull, rivale de Ferrari, aurait aimé un duel entre le Monégasque et Verstappen au circuit Paul-Ricard plutôt qu’un cavalier seul du champion du monde en titre à partir du 19e tour.
C'est dommage d'avoir été privé d'un autre beau duel, a dit le patron de l'équipe Red Bull, Christian Horner. La deuxième partie de la course aurait été très différente de la première.
Des points envolés
C’est la deuxième grosse faute de Leclerc, après celle d’Imola, lors du Grand Prix d'Émilie-Romagne, quand il est parti à la faute alors qu’il tentait de rattraper la Red Bull de Sergio Pérez.
Or, tous les champions vous le diront, ils n’ont droit qu’à une erreur par saison. Pas plus.
Quand on sait à quel point ces monoplaces sont complexes, à quel point les pilotes les poussent à la limite, les faux pas mécaniques sont inévitables, le pilote no 1 doit alors être le maillon fort de la chaîne.
Deux erreurs, c'est trop, a admis Leclerc.
On fera les comptes en fin de saison, mais c'est sûr que s'il nous manque 25-30 points, avec l'erreur d'Imola et du Castellet, on sait d'où ça viendra, a-t-il expliqué. Je ne pourrai m'en prendre qu'à moi-même.
Charles Leclerc perd le contrôle de sa monoplace au 18e tour du Grand Prix de France.
Photo : TSN / Formula One
Aux erreurs en piste et aux défaillances mécaniques, il faut ajouter des errances stratégiques de l'équipe italienne. Alors combien de points Charles Leclerc a-t-il perdus depuis le début de la saison?
Par sa faute, 32 points. En tout, au moins 116.
- À Imola, un tête-à-queue alors qu’il lutte pour la 2e place le fait glisser au 6e rang : 7 points perdus.
- À Barcelone, son moteur le lâche alors qu’il mène : 25 points perdus.
- À Monaco, il est en tête quand un mauvais choix de pneus (pour une piste qui s'assèche) le fait glisser du podium, en 4e place : 13 points perdus.
- À Bakou, son moteur lâche encore alors qu’il est en tête : 25 points perdus.
- À Montréal, des changements de composantes dans son groupe propulseur l’obligeant à partir en fond de grille. Il finit 5e : au moins 8 points perdus.
- À Silverstone, il roule en tête quand l’intervention de la voiture de sécurité perturbe la stratégie de Ferrari qui décide de le laisser en piste. En pneus usés contre des adversaires en pneus frais, il glisse à la 4e place : 13 points perdus.
- Au Castellet, une sortie de piste au 18e tour l’élimine alors qu’il mène la course : 25 points perdus.
Par comparaison (si mon calcul est bon), Max Verstappen a vu 57 points lui échapper, sans erreur de sa part.
Quand on sait qu’une victoire vaut 25 points et qu’il reste 10 courses à cette saison 2022, Charles Leclerc peut aller chercher beaucoup de points, mais y arrivera-t-il si un doute s'est glissé sous sa carapace d'athlète? Croit-il encore en ses chances en 2022?
Charles Leclerc a piloté à la limite pour tenter de monter sur le podium.
Photo : Getty Images / Clive Mason
Avant la pause estivale, Ferrari et Charles Leclerc ont clairement besoin d’une victoire à Budapest pour que le Monégasque se refasse un moral de champion en vacances.
Aussi pour que le personnel de l’équipe retrouve l’énergie et la motivation de continuer à travailler tête baissée.
Aux amateurs de F1 qui suivent particulièrement le parcours de Ferrari, la faute de Charles Leclerc ne vous rappelle-t-elle pas l’erreur de Sebastian Vettel le 22 juillet 2018 (il y a 4 ans presque jour pour jour), alors qu’il était en tête du Grand Prix d’Allemagne?
L’Allemand était parti de la pole position et était en tête de la course. Il avait glissé bêtement hors-piste sur la piste humide et avait échoué dans le bac à gravier, le nez dans les pneus de protection.
Sebastian Vettel sort de piste et abandonne le Grand Prix d'Allemagne.
Photo : Getty Images
Une erreur apparemment bénigne sur le coup, bien que frustrante, mais elle avait pourtant fissuré la confiance de Vettel, qui ne s’en est jamais complètement remis. Il a commis d’autres erreurs par la suite et n’a plus jamais été le même après. Au point de parasiter sa relation avec Ferrari.
Souhaitons, pour les tifosis et pour la suite de sa carrière, que Charles Leclerc ne suive pas la même tangente.