Parmi toutes les histoires qui se sont dessinées chez les Roses de Montréal cette année, celle de Stéphanie Hill sort du lot. Incapable de faire sa place dans le onze partant ce printemps au début de sa première saison professionnelle, elle s’est peu à peu rendue indispensable.

La grande défenseuse de 23 ans originaire de Dollard-des-Ormeaux a inscrit cinq buts au cours de la campagne, plus que toute autre défenseuse du circuit, et a été nommée au sein de l’équipe type de la saison de la Super Ligue du Nord (SLN), mardi.

L’honneur est particulièrement savoureux pour les 11 étoiles retenues, puisque ce sont les joueuses de la ligue qui se sont prononcées. Humble, Hill a toutefois tenu à mentionner que ses coéquipières ont eu leur mot à dire dans ses succès.

Je n’avais aucune idée à quoi (ma saison) allait ressembler, a avoué Hill, seule représentante des Roses au sein de l’équipe d’étoiles, après la séance d’entraînement de mardi. Mais en entrant dans le projet, je me suis dit : embarque-toi à 100 %". J’étais contente de faire partie de l'équipe de Montréal, de pouvoir m’entraîner avec les filles et d'avoir du temps de jeu.

Il y a des joueuses dans notre équipe défensive qui sont incroyables, qui ont été très constantes : Lucy Cappadona, Mégane Sauvé, Julia Leas... Je suis contente d'avoir reçu cet honneur-là, mais reste que je le partage vraiment avec l'entièreté de mon équipe, a-t-elle déclaré.

Le parcours de Hill n’a pourtant pas été facile. Après avoir signé son premier contrat professionnel au terme de son cheminement universitaire avec McGill plus tôt cette année, Hill a eu du mal à trouver ses repères lors du camp de l’équipe.

Limitée à neuf minutes d’action lors des deux premières rencontres de la saison comme substitut, elle n’a pas été utilisée lors des quatre rencontres suivantes. Ce n’était toutefois qu’une question de temps avant qu’elle s’impose.

Le 25 mai, son nom a été inséré dans la formation partante pour la première fois, à l’occasion du septième match des Roses. Elle a inscrit son premier but dans un verdict nul de 1-1 contre le Rapide d’Ottawa et n’a plus laissé sa place en défense centrale.

Personnellement, je ne suis pas trop fan des honneurs individuels parce qu'on évolue dans un sport collectif, mais pour le coup, je suis content. Je suis fier d'elle, a lancé l’entraîneur-chef Robert Rositoiu.

C'était dur pour elle au début et après ça, elle a monté et monté, a raconté l’instructeur. Elle se pose beaucoup de questions, regarde beaucoup de vidéos et fait attention à sa préparation. C'est mérité et je pense sincèrement que ce n’est que le début pour elle.

Stéphanie Hill (à gauche) face au Rise de Vancouver.

Photo : Minas Panagiotakis

À cet égard, il semble y avoir un consensus au sein de l’organisation : Hill n’a pas encore atteint son plein potentiel. Rositoiu a d’ailleurs avancé qu’il n’en voyait pas la limite.

Forcément, on s'attendait à ça parce que c'est une joueuse qu'on est allés chercher, qu'on a recrutée après plusieurs, plusieurs matchs où on est allés la voir, a fait valoir la directrice générale Marinette Pichon. Donc on connaissait son potentiel, on savait ce qu'elle était capable de faire, mais la question qui se posait, c'était en combien de temps elle allait exploser dans son développement?

Là, aujourd'hui, elle commence, elle se développe bien et elle s’est imposée. Et puis, elle est consciente aussi (qu’elle a) encore du potentiel à développer, a-t-elle ajouté.

Rositoiu n’a pas tari d’éloges à l’endroit de sa défenseuse, vantant notamment son ambition, son humilité, sa détermination et ses qualités comme être humain. Il a également souligné la qualité de son jeu défensif et sa vitesse.

Mais dans sa volonté d’accompagner sa protégée dans son développement, il a également ciblé plusieurs aspects dans lesquels Hill peut s’améliorer.

Je la vois aller vers le haut, je ne la vois pas stagner. Avec le ballon, on a vu une progression qui me laisse encore croire qu'il y a d'autres choses à venir, a affirmé l’entraîneur.

Mais après, attention, elle a beaucoup de choses à apprendre, notamment avec le ballon : comment lire certaines situations, comment continuer de bien défendre dans la boîte, comment choisir le bon moment entre mettre de la vitesse dans son jeu ou ralentir le tempo, a-t-il ensuite énuméré. Elle le sait, elle a énormément de travail à faire encore et c'est pour ça que son potentiel est grand. C'est elle, par ce qu'elle fera tous les jours dans les prochaines années à venir, qui nous montrera où elle peut aller.

Et si le travail est loin d’être terminé pour Hill, il n’y a aucun doute, selon la co-capitaine Mégane Sauvé, qu’elle a la bonne approche pour continuer sur cette trajectoire.

Elle a été très très ouverte à tout apprendre, à tout prendre en note, a mentionné Sauvé. Elle a pris toute l’information qu’on lui donnait et elle l’a mis en application sur le terrain. Ça lui a permis de progresser à chaque match.

Hill aura à nouveau l'occasion de montrer ce qu'elle peut faire samedi, alors que les Roses accueilleront l'AFC Toronto pour le match aller des demi-finales de la SLN.