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Orgo-Life the new way to the future Advertising by AdpathwayUsée par les blessures, Frédérique Turgeon fait le choix de tirer un trait sur sa carrière sportive. La skieuse de 26 ans, absente depuis presque deux ans du circuit mondial, en a fait l'annonce officielle samedi.
La Québécoise avait raté l'entièreté de la dernière saison en raison d'une tendinopathie patellaire, causée par l'usure excessive de son genou gauche, sur lequel tout son poids repose lors de ses descentes.
Cet été, elle confiait avoir toujours espoir de se qualifier pour les Jeux paralympiques 2026, qui auront lieu en Italie du 6 au 15 mars prochain. Mais au fil des discussions avec son entourage, elle a vite réalisé que cet objectif était hors d'atteinte.
J’ai fait des tests, et je pourrais pas dire pourquoi, mais mon état ne s'améliorait pas. J’aurais eu besoin d’injections, et le processus était long. On parlait d’un programme de réadaptation qui allait s'allonger encore d’environ six mois, sinon neuf, a-t-elle mentionné en entrevue à Radio-Canada Sports.
Ça m'aurait amené à un mois du début des Jeux, au moment où ce sont des épreuves de qualification. Il aurait fallu que tout se passe parfaitement, que je m’entraîne et que je sois assez forte pour performer. C’était pratiquement impossible. Je pouvais pas demander à mon équipe d’investir autant pour peut-être que je sois capable d’y aller. C’était pas réaliste. On a convenu ensemble que ce serait la fin pour moi.
Même si ma jambe est forte, mon tendon, lui, ne l’est pas. J’aurais pu dire OK, on y va, tenter ma chance sans être 100 % guérie, mais les risques de blessure étaient trop hauts. Je pouvais pas prendre ce risque-là. J’aurais pu me maganer au point de ne plus marcher pendant des mois. J’étais plus rendue là. J’ai bouclé la boucle. À 26 ans, à quel point je veux maganer mon corps ? Je pense que j’ai fait ce que j’avais à faire.
Elle met donc officiellement fin à une carrière professionnelle qui a débuté en décembre 2016, à 17 ans. C'est étourdissant de dire adieu à un sport qui a occupé une telle place dans ma vie. Je fais du ski depuis que j'ai 13 ans. Je suis excitée pour la suite, mais c'est pas facile de terminer ce chapitre.
Un podium d'objectifs presque complet
La native de Candiac a été sélectionnée pour participer à deux Jeux paralympiques, en 2018 et 2022.
En 2018, elle a terminé 9e à l'épreuve de slalom aux Jeux de PyeongChang, alors qu'elle n'avait que 19 ans. Des débuts prometteurs, qui laissaient déjà entrevoir son grand potentiel.
La Canadienne a enchaîné avec une récolte de trois médailles aux Championnats du monde, l'année suivante. Elle a décroché l'argent au slalom, et le bronze au super-G et au super combiné. Elle avait alors dédié sa performance à son père, décédé deux mois auparavant.
La même année, elle a aussi mis la main sur le globe de cristal en slalom comme meneuse au classement général chez les femmes, dans la catégorie debout. Le plus grand fait d'armes de sa carrière, dit-elle. C’est mon plus bel exploit, parce qu’il faut tellement être constant pour gagner un globe.
En 2015, un de mes coachs m’avait demandé mes trois objectifs. J’avais dit, en ordre, gagner une Coupe du monde. Ensuite, avoir une médaille aux Paralympiques. Puis sur la plus haute marche, avoir un globe de cristal. Il avait ri, en me répondant ''bonne chance, on va travailler là-dessus!'', et deux ans plus tard je décrochais le globe. C'est fou. Mon père est décédé cette année-là aussi, c'était d'autant plus symbolique.

Frédérique Turgeon.
Photo : Radio-Canada / Jean-Baptiste Demouy
Une malchance l'a toutefois fait rater son rendez-vous paralympique suivant, à Pékin. Elle s'est déchirée un quadriceps lors d'une chute subie à l'entraînement, un jour avant le début des compétitions, contrecarrant ainsi tous ses plans.
J’aurais voulu avoir une médaille aux derniers Jeux, c’est ce qui manque à ma collection. Mais même Erik Guay, qui est selon moi le meilleur skieur canadien, n’en a pas. Il vit très bien avec ça. C’est une personne qui m’inspire énormément. Et drôlement, j’ai suivi son chemin à ce point-là : pas de médaille olympique, mais beaucoup d’autres réussites.
Cette vilaine chute, survenue au pire moment possible, a toutefois eu un effet insoupçonné sur sa carrière. Oui, je suis tombée, je me suis fait mal, j’ai déchiré mon quadriceps, mais ça aurait pu être mille fois pire. Je me sentais étrangement invincible, donc je me suis lancée dans la vitesse.

Frédérique Turgeon aux Jeux paralympiques de PyeongChang
Photo : Getty Images / Chung Sung-Jun
La Canadienne a par la suite triomphé lors de la prestigieuse Coupe du monde de Saalbach, en Autriche, en février 2023, remportant l'or en descente. Cette saison-là, un deuxième globe de cristal lui échappe de peu, et elle termine 2e au classement cumulatif, avec quatre médailles.
Celle qu'on surnomme Fredski s'est également fait connaître auprès du grand public grâce à ses deux participations à l'émission de téléréalité Big Brother, en 2024 et 2025.
Il s'agissait alors d'une rare représentation d'une personne handicapée à l'écran. Aujourd’hui je reçois plein de beaux messages. Des gens qui connaissaient pas le sport para, mais qui maintenant s’y intéressent. Je suis fière de ça. Je pense humblement que j’ai inspiré d’autres athlètes et permis à des gens de découvrir le sport para. Mettre un peu de lumière là-dessus, surtout sur le ski para, ça me touche vraiment. Je veux continuer à le faire, parce que mes coéquipiers le méritent.
Elle souhaite d'ailleurs continuer à faire rayonner le mouvement paralympique par le truchement de sa nouvelle carrière qui débutera bientôt. J'aimerais ça continuer à faire vivre le sport à travers la communication. Je me suis inscrite dans une école de radio, conclut-elle.


3 days ago
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