À environ un kilomètre de son école primaire Adélard-Desrosiers, Bennedict Mathurin et sa sœur Jennifer accueillent chaque année, depuis trois ans maintenant, leur camp de basketball pour les jeunes à Montréal-Nord.

Cette tradition n’a pas changé. Ben Mathurin non plus. Finale de la NBA ou non, le jeune joueur de basketball, qui a jadis aiguisé son tir sur ces mêmes terrains, ne manque jamais ce rendez-vous dans son quartier d’origine.

J’adore venir ici. J’adore aider ces enfants. On a eu beaucoup de succès avec ce camp. Donc, on essaie de le faire chaque année et de l’agrandir un peu plus à chaque fois, affirme Mathurin, après avoir arbitré quelques matchs.

Mon plus grand message, c’est d’inspirer les jeunes. Leur donner de l’espoir, leur prouver que tout est possible, ajoute Bennedict Mathurin. Ce qu’on fait aujourd’hui, c’est une opportunité que je n’ai pas eue en grandissant.

C’est important d’avoir des histoires de succès qui sortent de Montréal-Nord et qui reviennent, pour redonner à ces enfants, souligne également Jennifer Mathurin, fondatrice et présidente de la Mathurin Family Foundation, qui encadre ce camp.

Ce que ça dit aux jeunes, c’est : ''vous êtes capables''.

Cette année est particulièrement spéciale pour le camp de la famille Mathurin.

Bennedict Mathurin et son ami d’enfance Luguentz Dort ont réalisé le rêve auquel tous les jeunes basketteurs réunis à l’école secondaire Henri-Bourassa dimanche peuvent désormais aspirer : ils sont devenus cet été les deux premiers Québécois s'affronter en finale de la NBA.

Bennedict Mathurin (à gauche) et Luguentz Dort (à droite) se sont affrontés en finale de la NBA.

Photo : Getty Images / Maddie Meyer

Pendant ces la finale, les fondations de Dort et de Mathurin ont uni leurs forces pour organiser une soirée de visionnement collective à Montréal-Nord. Cet événement, pensé comme un symbole d’unité plutôt que de rivalité, a rassemblé familles et membres de la communauté pour célébrer ces deux talents formés localement.

C’était quelque chose de positif pour la ville de Montréal, du point de vue du basketball. Pour moi et pour Lu, c’était beau de voir des gens se rassembler pour regarder les matchs. C’était vraiment bien, explique Bennedict Mathurin à ce sujet.

Un rendez-vous qui prend de l’ampleur

L'engouement se reflète aussi dans le nombre de participants au camp. Les 120 jeunes présents cette année représentent plus du double de l’édition précédente, un record pour cet événement, a confirmé Jennifer Mathurin.

Le changement le plus notable est venu du côté des jeunes filles, a-t-elle ajouté. Lors de l’édition précédente, 25 filles s’étaient inscrites, tandis que 57 se sont présentées cette année.

Jennifer Mathurin a fondé la Mathurin Family Foundation en 2025.

Photo : Gabriel Guindi/CBC

Moi, quand je jouais au basket il y a dix ans, je n’avais personne à appeler pour poser des questions ou demander des conseils, explique Jennifer Mathurin.

Aujourd’hui, dans ce camp, tous les entraîneurs et entraîneuses ici ont joué ou entraîné à un très haut niveau, et ils sont capables de donner des conseils et de guider les jeunes.

Car la fondation de la famille Mathurin ne se limite pas au basketball. En août dernier, Jennifer Mathurin a dirigé une initiative baptisée Women in Sports (Les femmes dans le sport), un sommet visant à célébrer et à autonomiser les femmes dans le milieu sportif. L’événement a réuni plusieurs des figures les plus influentes de la scène sportive montréalaise.

Bien plus qu’un camp pour Jennifer Mathurin, l’organisation se veut un vecteur d’espoir pour ceux et celles qui n’ont pas bénéficié des mêmes chances que les autres.

On est là pour donner de l’accès et des opportunités à travers le sport et les études, explique-t-elle. Quelque chose qui a motivé mon frère et moi, c’est le sport. Ça nous a beaucoup aidés. Le sport nous a donné accès à d’autres ressources et à d’autres opportunités.

Pour la suite, aucun doute concernant le camp des Mathurin : il continuera de prendre de l’ampleur. Et les jeunes, eux, comptent déjà les jours avant de revenir l’été prochain.