Alors que le Grand Prix de formule 1 du Canada vient d'être prolongé jusqu'en 2035, un autre événement sportif d'envergure présenté à Montréal, l'Omnium Banque Nationale, tente d'assurer son avenir.

Valérie Tétreault, directrice de l'Omnium Banque Nationale de Montréal, a suivi avec intérêt l'annonce de mardi, alors que les différents paliers de gouvernement et le promoteur de l'événement ont confirmé que le Grand Prix de formule 1 sera de retour à Montréal. Si elle se réjouit pour la ville de Montréal, elle ne peut s'empêcher de faire des comparaisons avec la présentation du tournoi de tennis.

C'est peut-être deux poids deux mesures si on compare le Grand Prix à l'Omnium Banque Nationale. Ce n'est pas nouveau que le Grand Prix puisse miser sur un financement public important qui est annuel, qui vient encore d'être haussé pour l'extension de quatre ans. C'est là la grande différence avec l'Omnium Banque Nationale, soutient-elle, en entrevue avec Radio-Canada Sports.

Le fait est qu'annuellement, l'Omnium Banque Nationale ne reçoit aucun financement public. Les retombées, peut-être, ne sont pas aussi élevées au point de vue du tourisme et de l'économie que pour le Grand Prix, mais elles ne sont pas à négliger.

La directrice du tournoi croit que le rayonnement à l'internationale de l'événement peut être comparable à celui du Grand Prix de formule 1. Les heures de diffusion sont notamment beaucoup plus nombreuses. Elle vante aussi le modèle qui est, selon elle, assez unique.

Valérie Tétreault, directrice de l'Omnium Banque Nationale

Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes

C'est notre manière au final de financer nos activités. C'est un peu comme notre gros souper spaghetti, blague-t-elle. Si on prend le tournoi de Montréal, la grande majorité des surplus sont réinvestis ici, au Québec. C'est l'une des provinces où il y a le plus d'activités liées au tennis, notamment avec le Centre national qui est basé à Montréal. Quand on met tout ça ensemble et qu'on parle de retombées économiques, sociales, sportives, je pense que nous avons un beau modèle.

Le tournoi sera bonifié cet été avec 12 jours de matchs au lieu de 7, ainsi que 96 joueuses de la WTA au lieu de 56. Le même format sera mis de l'avant à Toronto, qui accueillera l'élite de l'ATP.

Avec cette expansion, parallèlement au fait que les installations montréalaises sont vieillissantes, une mise à niveau importante du Stade IGA est devenue indispensable. Une étude de faisabilité est présentement en cours, ce qui n'empêche pas Tennis Canada d'avoir des discussions préliminaires avec les différents paliers de gouvernement.

L'écoute est bonne. Le contexte, on le connaît. Il y a des demandes et des besoins qui viennent d'à peu près partout. L'argent, évidemment, est limité. En même temps, on n'est pas encore rendu à ce niveau de conversations. On n'a pas encore un chiffre ou un projet à présenter, mais on sent un désir commun de s'assurer qu'on puisse garder le tournoi ici.

Les pires installations

Selon Valérie Tétreault, la majorité des tournois Masters 1000 investissent massivement dans leur événement. Elle avait récemment donné l'exemple du tournoi de Cincinnati, qui a annoncé des travaux majeurs estimés à 260 millions de dollars américains (365,74 M$ CA).

Pour ce qui est de la qualité de nos installations, on est pas mal les bons derniers parmi les tournois 1000 [...] J'en trouve pas un qui a des installations pires que les nôtres et ça, ce n'est pas une place qui est confortable à occuper.

Tétreault s'est donné pour mission de protéger ce tournoi, de faire comprendre l'ampleur et l'importance de l'événement. Plus le temps avance, plus le sentiment d'urgence augmente.

C'est mon travail de m'assurer que les gens en soient fiers, qu'ils comprennent dans quel groupe nous jouons. Nous sommes tout de suite après les tournois du grand chelem. Du côté masculin, des Masters 1000, il y en a seulement neuf à travers le monde. Du côté féminin, avec la WTA, il y en a 10. Avec le format rehaussé, on fait partie d'une catégorie qui est encore plus élite.

Nous travaillons fort sur l'étude de faisabilité pour avancer le plus rapidement possible parce que nous la sentons, cette urgence d'agir. Le but est de faire quelque chose maintenant avant qu'il ne soit trop tard et qu'on se fasse dire par l'ATP que s'il n'y a pas des travaux majeurs, on risque de perdre carrément le tournoi ou de perdre le niveau 1000 et d'être rétrogradé, ajoute-t-elle.

L'Omnium Banque Nationale aura lieu du samedi 26 juillet au jeudi 7 août 2025.

D'après les informations recueillies par Olivier Pellerin.