PROTECT YOUR DNA WITH QUANTUM TECHNOLOGY
Orgo-Life the new way to the future Advertising by AdpathwayÀ un an de leur Coupe du monde à domicile, les Canadiens souhaitaient mettre fin à une disette d’un quart de siècle. Ils ont plutôt les mains vides et la tête pleine de questions.
Champions de la Gold Cup en 2000 à la surprise générale, les Rouges auraient été des vainqueurs plausibles à celle de 2025 compte tenu de la progression du programme national et du développement du bassin de joueurs.
La raclée de 6-0 infligée aux Honduriens dans leur match d’ouverture semblait valider les efforts exigés par le sélectionneur : Jesse Marsch veut une équipe entreprenante, un brin rugueuse, qui presse l’adversaire, qui joue vite et qui profite de ses occasions.
Quatre jours plus tard, le Canada était chanceux de s’en tirer avec un verdict nul de 1-1 contre Curaçao. Après une performance fort professionnelle contre le Salvador pour gagner le groupe B, le match des quarts de finale contre le Guatemala paraissait prenable.
Or, l’équipe nationale a continué cette alternance entre le bon et le mauvais. Cette hargne dont Marsch est friand a fini par être mal canalisée, Jacob Shaffelburg a choisi le pire moment pour pousser le bouchon, et le Canada a été incapable de gérer son expulsion convenablement : trois des quatre remplaçants de Marsch étaient des attaquants. Aux tirs au but, le plus expérimenté des trois, Cyle Larin, est celui qui a raté sa tentative.
Après cette élimination, ne restent plus que des matchs amicaux d’ici au Mondial. La logique veut qu’on voie encore ce qu’on a — trop? — vu à la Gold Cup : des formations partantes qui changent, des essais, des chances données à des joueurs en marge de se faire valoir. Mais dans les matchs à enjeu, l’aura qui se dégageait de ce collectif pendant la Copa América de 2024 semble s’être évaporée. L’équipe a un an pour la retrouver.
Voici un état de la situation, secteur par secteur, après la Gold Cup.
Devant les buts
À ce poste, un squelette de hiérarchie se dégage depuis que Milan Borjan n’est plus sélectionné : l’un ou l’autre de Dayne St. Clair et Maxime Crépeau est le titulaire, l’autre est le remplaçant, et un gardien sans expérience dans les matchs officiels remplit la troisième chaise.
Jesse Marsch semble avoir toute la confiance du monde en St. Clair, le premier gardien qu’il a titularisé après son entrée en poste comme sélectionneur. La belle première moitié de saison 2025 du no 1 du Minnesota en MLS lui donne raison. En revanche, et peut-être est-ce un peu sévère, la séance de tirs au but contre le Guatemala ne fera pas partie des faits saillants de la carrière de St. Clair.
Crépeau peut-il regagner le poste de no 1, même s’il n’a joué qu’un des quatre matchs du Canada à la Gold Cup? Il faut admettre que sa Copa América de 2024 demeurera longtemps une des grandes démonstrations d’un gardien canadien dans un tournoi international. S’il reste en bonne santé, le vétéran de 31 ans livrera une belle bataille à St. Clair au cours des 12 prochains mois.
En défense centrale
Les Canadiens accordent moins d’un but par match à l’adversaire depuis l’arrivée de Marsch à la barre et n’ont subi qu’une vraie correction, celle que leur ont donnée les Néerlandais le 6 juin 2024 pour les débuts du nouveau sélectionneur.

Moïse Bombito a manqué au Canada à la Gold Cup.
Photo : AP / Phelan Ebenhack
Ironiquement, c’est dans ce match contre les Pays-Bas qu’on a vu un aperçu du futur de la charnière centrale. Derek Cornelius et Moïse Bombito, tous deux transférés vers la Ligue 1 française dans l’été qui a suivi, offrent à Marsch ce qu’il souhaite dans ce secteur : discipline tactique, propreté en relance… et des jambes pour courir passer le balai derrière si le Canada est pris en défaut dans l’autre moitié de terrain.
En l’absence de Bombito à la Gold Cup, les vétérans Joel Waterman et Kamal Miller ont tant bien que mal fait valoir leurs arguments. Luc de Fougerolles, 19 ans, a pour sa part été titularisé à trois reprises et, surtout, il a été jumelé deux fois à Cornelius. Le duo a rendu des copies intéressantes, et même si Fougerolles a commis certaines erreurs de jeunesse, la balle semble dans son camp pour une convocation en 2026.
Dans les couloirs
Sur les côtés de la défense, Alphonso Davies, actuellement en rééducation pour une rupture des ligaments croisés du genou droit, et Alistair Johnston sont les hommes à déloger si on s’appelle Sam Adekugbe, lui-même victime d’une déchirure du tendon d’Achille le mois dernier, Zorhan Bassong ou Richie Laryea. Luxe remarquable pour Marsch, tous ces joueurs peuvent occuper un deuxième poste, que ce soit plus haut sur le terrain, sur le côté opposé ou carrément dans l’axe de la défense. (On reviendra au cas de Niko Sigur.)
Devant eux, Jacob Shaffelburg, malgré son expulsion coûteuse contre le Guatemala, et Tajon Buchanan, bien rétabli de sa fracture du tibia subie l’an dernier, partent avec le même genre de longueur d’avance. À moins, bien sûr, qu’Alphonso Davies remonte d’un cran, ce qu’il a bien peu fait avec Marsch comme sélectionneur. Liam Millar et Ali Ahmed, leur santé le permettant, devraient former un intéressant duo de doublures, mais Jayden Nelson aura peut-être son mot à dire.

Alphonso Davies est le capitaine de la formation canadienne.
Photo : Associated Press / Tony Gutierrez
Au milieu
Compte tenu de ses antécédents avec l’équipe nationale et de la qualité à laquelle il nous a habitués, Stephen Eustáquio reçoit l’étiquette de valeur sûre dans ce secteur de jeu. Il s’agit maintenant d’établir qui s’installera durablement à ses côtés.
S’il y a lieu d’accueillir l’argument selon lequel ça se jouera entre Ismaël Koné et Nathan Saliba, toujours est-il que Mathieu Choinière, armé de ses trois poumons, a été le titulaire le plus fréquent au milieu à cette Gold Cup qu’Eustáquio a ratée, car il jouait la Coupe du monde des clubs avec Porto.
Les deux dernières rencontres ont ajouté une couche à l’intrigue : Niko Sigur, titulaire au poste d’arrière droit en début de tournoi, a formé un duo avec Choinière. Dans le cas des deux joueurs, la polyvalence et la volonté d’aller au duel sont autant de cartes qui battraient celles dans le jeu d’un Jonathan Osorio, bon soldat depuis longtemps, mais qui se rapproche de plus en plus du banc.
Il n’en reste pas moins que Saliba, fraîchement débarqué en Belgique où les Jonathan (et Promise) David, Tajon Buchanan et autres Cyle Larin ont pris du galon, possède tous les outils pour s’établir en équipe nationale, au point où Marsch a récemment admis qu’il regrettait de ne pas l’avoir convoqué plus souvent.
Koné, pour sa part, devra trouver un projet qui lui offre du temps de jeu s’il ne l’obtient pas à l’Olympique de Marseille, qui l’a prêté pour six mois à Rennes la saison dernière.
En avant
Voici peut-être le secteur de jeu où il y a le plus d’options… et le moins de certitudes. Jonathan David, la nouvelle recrue de la mythique Juventus, sera assurément titulaire à la Coupe du monde. Mais aux côtés de qui? Le vétéran Cyle Larin, ou l’un des nouveaux venus que sont Promise David, Daniel Jebbison et Tani Oluwaseyi?

Promise David a fait ses débuts cette année avec le Canada.
Photo : La Presse canadienne / Chris Young
Des quatre attaquants, c’est probablement Oluwaseyi qui a eu l’été le plus productif, puisqu’il a joué trois matchs à la Gold Cup et a récolté un but et une passe décisive contre le Honduras.
Promise David a réussi ses débuts pour le Canada quand il a marqué contre l’Ukraine dans le tournoi du Bouclier canadien, comme il l’a fait 19 fois en 2024-2025 pour mener l’Union Saint-Gilloise au championnat de Belgique.
Jebbison présente un beau potentiel, mais il devra le faire fructifier la saison prochaine à Preston North End, en deuxième division anglaise, où son club de Bournemouth l’a envoyé prendre de l’expérience en prêt.
Quant à Larin, il a certes marqué 30 buts pour le Canada, mais seulement 5 depuis le début de 2023. Marsch lui voue cependant un grand respect et l’a nommé capitaine pour le second match du Canada au Bouclier canadien, contre la Côte d’Ivoire.
L’attaquant de 30 ans n’a marqué que deux buts en un peu plus d’une vingtaine de matchs en 2025 pour Majorque et pour le Canada, mais il va se battre pour son poste. Il se souhaitera simplement plus de réussite qu’avec son tir au but contre le Guatemala.