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Orgo-Life the new way to the future Advertising by AdpathwayL’aura de Tadej Pogacar enveloppera le peloton. Perché au-dessus de la mêlée, le cycliste slovène suscite l’admiration, voire une véritable vénération à l’aube du 112e Tour de France.
Je suis si chanceux de courir en ce moment et de voir Pogacar, dit Michael Woods, vainqueur de la neuvième étape du Tour de 2023. Oui, Jonas Vingegaard est capable de le battre. Mais pour moi, la bataille est presque finie. S’il continue comme ça, Pogacar va gagner, c’est certain.
Le cycliste canadien de 38 ans a vu neiger. Il sait reconnaître le phénomène qui roule à ses côtés. Et Pogacar, déjà triple gagnant de la Grande Boucle à 26 ans, en est un.
À sa cinquième participation, Woods louange son redoutable adversaire sans la moindre retenue. Pogacar est dans une classe à part et ce n’est pas son coéquipier au sein d'Israël-Premier Tech Guillaume Boivin qui va le contredire.
Je ne sais pas ce qu’ils vont faire pour le battre, il est une jambe au-dessus, indique-t-il avec la même ferveur à propos de son rival de l’équipe UAE Emirates.
Éloigné des parcours éreintants des grands tours depuis sa retraite en 2022, l’ex-cycliste professionnel Antoine Duchesne observe néanmoins avec attention la progression en flèche de Pogacar qui ne cesse de l’éblouir.
Il ne démontre aucune faiblesse. Je le vois mal perdre ce Tour.
Mais quand même. Ce n’est pas fini tant que ce n’est pas commencé, pourrait-on dire dans un élan de sagesse. Tout peut arriver durant une course de 21 étapes de plus 3300 kilomètres.
Il pourrait peut-être s’épuiser et vouloir trop en faire trop tôt, mentionne Duchesne, sans trop vouloir miser sur ce scénario. Il n’y a pas d’étapes en haute montagne pendant les 10 premiers jours. Il s’agit d’étapes compliquées et stressantes. Pogacar pourrait être tenté de grappiller quelques secondes ici et là et se faire prendre. On sait que Pogacar est joueur, tandis qu’un gars comme Jonas (Vingegaard) va rester sur son plan de match, entouré de son équipe.

Tadej Pogacar salue la foule en passant le fil d'arrivée.
Photo : afp via getty images / THOMAS SAMSON
Peu d’athlètes, tous sports confondus, sont à ce point craints et admirés par leurs pairs en raison de leur capacité à faire preuve de supériorité de façon époustouflante. Prenons l’exemple d’Usain Bolt, le plus grand sprinteur de l’histoire, couronné à chacune de ses courses aux Jeux olympiques en 2008, en 2012 et en 2016.
Une comparaison à laquelle Antoine Duchesne apporte aussitôt une précision pour montrer l’étendue du talent de Pogacar.
Si Usain Bolt courait le 100 m, le 200 m, le 400 m, le 1000 m et le 1500 m, parce que Pogacar, pour moi, c'est ça. Il gagne tellement de styles de courses et tellement de manières différentes. Autant au contre-la-montre que durant des courses qui ne lui conviennent pas qu’il réussit à gagner quand même. Il est un cycliste complet, c’est impressionnant, souligne-t-il.
Une envolée que le Québécois poursuit avec un enthousiasme débordant.
Chaque décennie, il y a des coureurs qui sont sortis du lot. Mais ce que Pogacar est en train de faire, certains l’ont placé devant (Eddy) Merckx, d’autres disent qu’il lui manque encore trois ou quatre résultats à son palmarès. Moi, je pense qu’il est au-dessus parce que le cyclisme n’a plus rien à voir avec le cyclisme des années 50. À l’époque, il n’y avait pas la même profondeur dans le peloton. De gagner des grands tours avec des attaques de cinquante ou d’une centaine de kilomètres, on n’a jamais vu ça.
Les standards établis par Pogacar ont fait de lui un jeune champion dont on n’a probablement pas encore vu le plein potentiel, estime Duchesne.
Il n’a pas fini. Il est de plus en plus constant, il fait moins d’erreurs. Ses résultats vont être écrits dans les livres. Selon moi, c’est le plus grand cycliste de tous les temps.
Un autre chapitre de l'histoire s'écrit à compter de samedi.