Les boxeurs Jean Pascal et Michal Cieslak ont enfin fait connaissance, vendredi, à l'occasion du face-à-face promotionnel pour leur combat du 28 juin.

Quelques minutes auront suffi pour comprendre que ce sont deux personnalités aux antipodes qui se disputeront le titre de champion du monde intérimaire du WBC des poids lourds légers à la Place Bell.

Comme le veut la tradition, les deux pugilistes se sont regardés dans les yeux pendant de longues secondes sur la scène extérieure aménagée au coin de la rue Crescent et du boulevard de Maisonneuve. Même si l'écart de grandeur entre Pascal (1,79 m) et Cieslak (1,90 m) était notoire, le Lavallois n'a nullement semblé intimidé.

Il est grand, c'est un géant. Cependant, il va tomber de plus haut, a lancé l'ancien champion du monde du WBC, de la WBA, de l'IBO et de Ring chez les mi-lourds.

Fidèle à ses habitudes, le Québécois a été volubile et a multiplié les propos imagés pour les membres des médias, alors qu'à l'opposé, le Polonais, qui a eu recours à l'aide de son entraîneur pour la traduction, a été nettement plus discret.

Si Cieslak, 36 ans, est de 6 ans son cadet, Pascal estime que son expérience constitue un avantage non négligeable et il a même osé affubler son rival d'un sobriquet qui témoigne de toute sa confiance.

J'ai vu tous les styles, je suis passé à travers des guerres, j'ai boxé contre les meilleurs de la planète. Cieslak – que j'ai baptisé ''Sieste-lak'', parce qu'il va faire une sieste au neuvième round à la Place Bell – n'a jamais vu de Jean Pascal, a affirmé le boxeur de 42 ans.

Pascal (37-7-1, 20 K.-O.) a défini son adversaire comme un boxeur coriace et qui frappe fort, mais la fiche de 27 victoires (21 K.-O.) et deux revers du Polonais ne semble pas l'impressionner outre mesure.

Ses deux défaites, c'est contre deux hommes noirs, alors je vais être le troisième, a-t-il affirmé.

Cieslak, stoïque, a plutôt laissé planer le mystère sur le type de combattant qu'il est.

Je ne veux pas trop parler de moi. Je me concentre sur mon entraînement pour être fin prêt. Vous pourrez ensuite m’évaluer, a-t-il lancé.

J’ai vu plusieurs [des combats de Jean Pascal], je sais que c’est un champion, un boxeur expérimenté. Je suis prêt!

Un legs pour la boxe

Jean Pascal, qui soufflera ses 43 bougies en octobre, a assurément plus d'années de boxe derrière la cravate qu'il lui en reste à disputer. Bien au fait de la situation, le Québécois souhaite désormais assurer un legs pour son sport.

C'est ça qui me motive, de continuer à marquer l'histoire, de repousser mes limites, d’inspirer les gens et de montrer que, malgré mon âge, on peut continuer, on peut bien performer. Ce n'est pas une question d'âge, c'est une question de mentalité.

Quand je vais redevenir champion le 28 juin, j’aurai été champion du monde dans trois décennies. Il y a peu de boxeurs qui peuvent se vanter d'avoir réalisé cet exploit, a-t-il ajouté.

Avec l'âge, une préparation adéquate devient d'autant plus importante, et Pascal a dû apporter quelques modifications.

Quand j'étais plus jeune, je pouvais m'entraîner six ou sept fois par semaine, deux ou trois fois par jour. Maintenant, avec l'âge, le repos fait partie de l'entraînement, alors j'ai besoin de beaucoup plus de repos pour me régénérer.

Questionné à savoir ce qui l'attendait pour la suite de sa carrière, advenant une défaite ou une victoire, Pascal a souligné qu'il se concentrerait sur un combat à la fois.

Le 28 juin, c'est comme les Oilers et les Panthers en ce moment, a-t-il imagé. Ça va être un septième match de la Coupe Stanley, il n’y a pas de lendemain, alors il faut que je me concentre sur l'instant présent. Après ma victoire, c’est là que je vais regarder les possibilités, les occasions.