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On trouve peu de certitudes au camp d’évaluation de la LNH

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La LNH a conclu cette fin de semaine à Buffalo son traditionnel camp d’évaluation des espoirs en vue du prochain repêchage. Le « Combine », comme on dit dans le milieu, est un pèlerinage sacré pour les recruteurs et les dirigeants d’équipes. Et ce, même si les informations qu’ils y obtiennent sont loin d’être toujours claires.

J’ai eu le plaisir ces derniers jours de discuter longuement avec l’ex-directeur de la science du sport et des performances du Canadien Pierre Allard. Après la finale de la Coupe Stanley en 2021, ce dernier avait causé une vive surprise en quittant le CH pour devenir entraîneur adjoint avec le Red Bull de Munich, en première division allemande.

Allard sera de retour à Munich la saison prochaine. Il fait ses classes derrière le banc. Il détient un impressionnant bagage de connaissances scientifiques quant à la préparation physique des joueurs, à la gestion de l’énergie des athlètes et à l’analyse des tonnes de données qui sont mises à la disposition des entraîneurs avant, pendant et après les matchs.

Il était en train de terminer un doctorat (qu’il a mis sur pause) quand il a décidé de partir pour l’Allemagne. Une étude scientifique qu’il a menée durant une saison complète auprès des joueurs du Rocket de Laval, intitulée In-Season Session Training Load Relative to Match Load in Professional Ice Hockey, a été publiée en 2020 dans The Journal of Strength and Conditioning Research. 

À ne pas en douter, le profil professionnel très distinctif de Pierre Allard finira par lui valoir des ouvertures intéressantes dans l’univers du hockey au cours des prochaines années.

Cela dit, durant la période du camp d’évaluation annuel des espoirs, il a joué un rôle important à Montréal lors de la dernière décennie. Et les observations qu’il a faites lorsqu’il était au cœur de l’action sont extrêmement intéressantes.

Ce camp d’évaluation est une étape assez importante pour les recruteurs et les directions d’équipes. Chez le Canadien, mon rôle était d’interpréter les résultats des tests physiques auxquels étaient soumis les joueurs et de faire de la rétroaction auprès des recruteurs sur les performances des joueurs.

J’étais aussi membre d’un petit comité qui se réunissait après chaque camp d’évaluation afin de réfléchir à des façons d’améliorer la formule pour les années subséquentes, explique-t-il.

Au cours des derniers jours, les pages sportives ont été remplies d’articles relatant les rencontres que les principaux espoirs ont faites avec les directions d’équipes. Cette formule est plutôt rigide. Les rencontres ne durent que 15 minutes et certains espoirs passent des journées entières à faire le tour des quartiers généraux des équipes, qui veulent avoir un contact plus personnel avec les athlètes qu’ils convoitent.

C’est un peu comme du speed dating, mais avec de plus sérieuses conséquences financières.

Ça, c’est un exercice qui n’est pas facile. Je me suis toujours demandé comment on pouvait évaluer le caractère de quelqu’un en 15 minutes en lui posant des questions dans une salle. Cette façon de faire m’a toujours surpris, bien que je sache qu’il n’y a pas de manière parfaite.

À mon avis, c’est très difficile de se faire une idée juste parce qu’on sort les jeunes de leur contexte. Quand un espoir rencontre six ou huit personnes en même temps, il est peut-être nerveux. Il a peut-être mal dormi la veille ou peut-être qu’il pense encore à une réponse qu’il a donnée lors d’une rencontre précédente et qu’il n’est pas certain d’avoir bien formulée.

En plus, les joueurs sont préparés par leur agent avant de participer à ces rencontres. Ils arrivent donc avec des réponses toutes faites. En plus d’avoir une courte rencontre pour se faire une idée, il faut essayer de départager ce qui est vrai de ce qui a été préparé, fait-il valoir.

C’est sans doute pour cette raison que les dirigeants d’équipes déploient des efforts particuliers pour passer du temps de meilleure qualité avec les athlètes qui les intéressent le plus. Au cours de la dernière semaine, par exemple, les dirigeants du CH sont aussi allés souper avec Shane Wright et Logan Cooley. Et ils ont convié le gros ailier de puissance Juraj Slafkovsky à une rencontre supplémentaire d’une heure, un soir, après les activités du camp d’évaluation.

Au bout du compte, avoir une rencontre de 15 minutes est sans doute préférable à ne pas avoir de rencontre du tout. Mais il est vrai que pour une entreprise qui vaut 1 milliard, baser une embauche aussi stratégique sur un échantillon aussi court est, dans le meilleur des cas, un exercice périlleux.

***

En ce qui concerne les tests physiques que l’on fait subir aux athlètes, ils n’apportent guère de certitudes non plus, s’il faut en croire Pierre Allard.

Pendant la semaine, les jeunes espoirs sont tour à tour soumis à des examens de mouvements fonctionnels afin d’évaluer leur flexibilité et de déceler d’éventuels déséquilibres dans leur façon de bouger. Ils subissent par ailleurs des tests médicaux et un test de VO2 max sur un vélo stationnaire avec analyse directe des gaz, ce qui signifie qu’ils doivent pédaler avec des tubes dans la bouche.

Les exercices les plus prisés des recruteurs surviennent lors de la dernière journée, avec les sauts en longueur, les sauts effectués sur une plateforme de force (qui mesure instantanément la puissance des impulsions), les tests d’agilité et de poussée au développé couché (bench press), ainsi que le fameux test de Windgate, que redoutent tous les athlètes.

Cet exténuant test mesure la performance en anaérobie. Il consiste à pédaler au maximum pendant 30 secondes contre une résistance établie en fonction du gabarit de l’athlète.

Quand les équipes mettent la main sur tous ces résultats, l’apparition d’un biais cognitif est le plus grand danger qui guette les recruteurs, selon Pierre Allard.

Il y a des sports où on a réussi à faire disparaître les biais cognitifs. Par contre, ils sont encore présents au hockey. Si on aime un joueur, on va avoir tendance à s’attarder sur les tests qu’un joueur a particulièrement bien réussis pour dire : "Vous voyez, je vous l’avais dit qu’il était bon!" À l’inverse, si on n’aime pas un joueur, on remarquera surtout les tests où il a moins bien paru pour dire qu’on ne doit pas le sélectionner.

Aussi, il faut se rappeler que ces tests ne reflètent qu’une journée dans la vie d’un joueur. Je mettais constamment les recruteurs en garde par rapport à cela. Il suffit qu’un joueur ait été malade la veille ou qu’il connaisse une mauvaise journée pour que les données soient faussées. Je m’intéressais donc particulièrement aux joueurs que nos recruteurs aimaient et qui avaient produit de moins bons résultats lors des tests. J’essayais de leur poser des questions pour mieux comprendre ce qui avait pu se passer, raconte Pierre Allard.

***

Durant son passage avec le Tricolore, il a mené plusieurs projets en collaboration avec l’Université de Montréal afin de trouver dans la science des pistes susceptibles de rendre l’organisation plus performante à plusieurs niveaux.

L’étude à laquelle je faisais référence plus haut était l’une de ses collaborations.

Avec l’aide du professeur Jonathan Tremblay, du département de kinésiologie, nous avions essayé d’établir un lien entre le fait d’accéder à la LNH et les résultats obtenus par les joueurs lorsqu’ils avaient participé au camp d’évaluation de la LNH. Et notre conclusion avait été qu’aucun test ne permettait de déterminer si un joueur évoluera un jour dans la LNH, révèle-t-il.

Toutefois, cette étude avait été faite avant que la formule actuelle du camp soit adoptée. Avec l’utilisation des plateformes de force durant les tests, nous recevons beaucoup de données très précises. L’importance de la puissance des deux ou trois premières enjambées est capitale dans la LNH. Je pense qu’avec le temps, en raison de la qualité des machines employées, ces tests vont nous permettre de prédire si un joueur pourra un jour évoluer dans la LNH.

C’est dans ce genre de situation qu’il est important de pouvoir combiner les observations des recruteurs avec des données objectives afin de pouvoir prendre de meilleures décisions au repêchage, ajoute-t-il.

Le hockey, croit-il, est aux portes d’une nouvelle ère qui permettra aux équipes d’utiliser de façon plus optimale les quantités phénoménales de données qu’elles reçoivent.

En attendant, les dirigeants d’équipes continuent à assister aux camps d’évaluation annuels avec enthousiasme et fébrilité. Toutefois, les informations qu’ils rapportent dans leurs bagages doivent encore être interprétées avec prudence.

Je n’ai jamais vu un joueur être écarté d’une liste de sélection en raison de ce qui s’était passé au camp d’évaluation. Par contre, j’ai vu des joueurs être repêchés parce qu’ils avaient démontré à cette occasion qu’ils possédaient des qualités athlétiques extraordinaires, conclut Pierre Allard.

 Tellement hockey

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